Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN, ex-FN) ont estimé mardi que la France ne devait pas accueillir l'Aquarius et ses 141 migrants, pour éviter de créer "un appel d'air", et plaidé pour que la Tunisie leur ouvre ses ports.
"Les Républicains sont favorables à une position de fermeté vis-à-vis de ces situations" car "nous ne pouvons pas créer un nouvel appel d'air", a réagi un des porte-parole de LR, Gilles Platret, sur franceinfo.
Accueillir ces migrants "sous le coup de l'émotion ne ferait qu'encourager (cette immigration, NDLR) et faire le jeu des passeurs", a-t-il ajouté, plaidant pour que l'Aquarius, que l'Italie et Malte refusent d'accueillir, se dirige vers les côtes tunisiennes.
Il a jugé que "ce n'est pas à la France seule de régler ce problème" mais "à l'Europe de le faire dans les liens qu'elle doit avoir avec l'Afrique".
"La France doit prendre ses responsabilités en n'accueillant pas l'Aquarius", a abondé le porte-parole du RN Jordan Bardella, sur LCI, en évoquant une majorité de Français qui s'étaient dit opposés à l'accueil du navire en France en juin selon un sondage.
"Nous n'avons pas les moyens" de les accueillir, et "si on applique le droit de la mer, c'est aux ports tunisiens" de le faire, a-t-il ajouté. Il a aussi de nouveau accusé "les ONG (de faire) le jeu des passeurs qui font de la traite d'êtres humains", et "violent le droit maritime".
Quant à la proposition réitérée du président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni d'ouvrir un port corse au bateau, M. Bardella "pense que les Corses ne souhaitent pas que leur île devienne le Lampedusa français".
L'Elysée a indiqué lundi à l'AFP que la France discutait avec les autres pays méditerranéens de l'UE pour trouver "rapidement" un port d'accueil à l'Aquarius. La présidence française n'a pas commenté deux propositions d'accueil, l'une par le port de Sète, l'autre par la Corse, qui avait déjà proposé de l'accueillir en juin.