Le président du MoDem François Bayrou a salué mercredi le discours "profondément juste" d'Emmanuel Macron devant la Conférence des évêques, notamment son appel à "cheminer ensemble".
Interrogé sur RTL pour savoir si Emmanuel Macron, très critiqué à gauche pour avoir appelé à réparer le lien "abîmé" entre l'Eglise et l'Etat, était allé trop loin, François Bayrou a répondu: "Non, je pense qu'il a été profondément juste".
Il a néanmoins noté "un mot ambigu", celui de "lien", car "l'un (l'Etat, NDLR) n'est pas lié à l'autre (l'Eglise)". Mais "je pense qu'il a voulu dire relation et dialogue. Et ça c'est vrai que la relation et le dialogue ces dernières années ont été un peu blessés. Des deux côtés. Car au fond les chrétiens ont cru que la société actuelle était contre eux, contre ce qu'ils croyaient, contre leurs valeurs. C'est difficile de réparer avec des mots justes cette blessure-là", a estimé M. Bayrou.
"C'est vrai aussi que l'Etat a pu croire à certains moments que l'Eglise devenait un parti comme les autres", a-t-il ajouté.
"La laïcité, ce n'est pas ça, c'est: la loi protège la foi et l'absence de foi (...), et la foi ne fait pas la loi (...) La laïcité, c'est ce point de rencontre là", a-t-il défini.
Quant à l'invitation faite par Emmanuel Macron aux catholiques à s'engager politiquement, François Bayrou a dit avoir "entendu cette réflexion exactement en écho au discours, admirable à (ses) yeux, que le président de la République a fait pour la cérémonie pour le colonel Beltrame".
"C'étaient les deux échos de la même conviction: la société, un pays, une nation, la France, l'Europe, ne se limitent pas à des enjeux matérialistes. Il y a quelque chose qui va au-delà et qui est un horizon" que "chacun définit comme il peut".
"J'ai trouvé très bien que le président de la République dise à l'Eglise +on va cheminer ensemble. On n'aura pas toujours les mêmes options, les mêmes choix, mais au fond c'est de ce dialogue que naîtra un pays plus rassemblé+", a encore salué l'ancien ministre.
Il a en outre estimé qu'"en parlant aux catholiques, il parlait aussi naturellement à d'autres convictions religieuses, et l'inquiétude religieuse dans la société où nous sommes, ça compte beaucoup", a-t-il jugé.