Benalla placé en garde à vue, l’Élysée annonce son licenciement
Trois policiers ont, par ailleurs, été suspendus à titre conservatoire pour avoir extrait des images de vidéosurveillance de la Ville de Paris et les avoir transmises au collaborateur dans la tourmente.

Benalla placé en garde à vue, l’Élysée annonce son licenciement

Trois policiers ont, par ailleurs, été suspendus à titre conservatoire pour avoir extrait des images de vidéosurveillance de la Ville de Paris et les avoir transmises au collaborateur dans la tourmente.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Après une journée tourmentée marquée par le silence d’Emmanuel Macron, l’affaire Alexandre Benalla prend une nouvelle tournure ce vendredi matin. Le parquet de Paris a ainsi annoncé la garde à vue du collaborateur pour des faits de violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, d'usurpation de fonctions, de port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et de complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection.

Au même moment, l’Élysée annonce avoir engagé « la procédure de licenciement » d'Alexandre Benalla. « Il a été porté à la connaissance de la présidence de la République des faits nouveaux, qui sont constitutifs d'une faute commise, et qui font l'objet d'une procédure judiciaire », a indiqué le palais, soulignant que le collaborateur « aurait été destinataire d'un document de la préfecture de police qu'il n'était pas autorisé à détenir. » En l’occurrence, Alexandre Benalla aurait recueilli des images de vidéo surveillance auprès de trois policiers, montrant sous un nouvel angle la scène de violence du 1er mai, place de la Contrescarpe. Selon Europe 1, les policiers en question ont été suspendus pour avoir extrait les images des caméras du plan de protection de la Ville de Paris. « Il s’agit d’un contrôleur général à la Préfecture de police, un commissaire présent place de la Contrescarpe mais qui n’aurait pas eu la responsabilité d’Alexandre Benalla, ainsi que d’un commandant chargé des relations avec l’Élysée » précise la radio.

Plus tard dans la matinée, le parquet de Paris a annoncé la garde à vue de Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de LREM. L'AFP indique, par ailleurs, que le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a été entendu jeudi comme témoin dans cette affaire.

Les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. « On a le sentiment qu’on nous cache des choses » glisse le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui énumère les critiques contre l’exécutif : « Pourquoi avoir fait entrer cet énergumène à l’Élysée ? Pourquoi une sanction si légère ? Pourquoi lui avoir accordé des droits exorbitants ? » Selon lui, c’est le manque de réponses concrètes de l’Élysée qui donne une telle ampleur à la polémique. « Cette machine à communiquer est totalement enrayée » juge le sénateur. Quant au sort de Gérard Collomb… « Ça s’annonce compliqué pour lui » glisse-t-il. « Ça devient une affaire d’Etat » renchérit le sénateur socialiste Xavier Iacovelli. « A l’Élysée, à chaque fois qu’ils s’expriment, ils s’enfoncent » affirme-t-il, pointant du doigt le « silence inquiétant » d’Emmanuel Macron.

« La ligne de défense portée hier par le Premier ministre, le Ministre de l’Intérieur et le Porte-parole de l’Élysée s’effondre donc » a critiqué le sénateur socialiste Rachid Temal sur Twitter. «  Pourquoi cette ligne hier et ce revirement ? Il faut maintenant que le Président de la république s’explique. » Même ton cinglant chez la sénatrice EELV Esther Benbassa. « Minable. Veut-on nous faire oublier qu'il s'agit là d'une affaire d'État, avec pour principal mis en cause l'Élysée, justement? » De son côté, le socialiste Bernard Jomier a évoqué des « pratiques de police parallèle. »

Le Sénat a d’ores et déjà annoncé la transformation de la commission des lois en une commission d’enquête, avec notamment l’audition du ministre de l’Intérieur Gérard Colomb, ce mardi.

Partager cet article

Dans la même thématique

Benalla placé en garde à vue, l’Élysée annonce son licenciement
6min

Politique

Budget 2026 : Wauquiez et Retailleau affichent leur « ligne commune » et appellent Lecornu à prendre ses responsabilités

Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.

Le

Lyon : Global Cannabis March
3min

Politique

Budget de la Sécu : les sénateurs écologistes veulent créer une taxe sur le cannabis

Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».

Le

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale
7min

Politique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale

À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.

Le