Benalla placé en garde à vue, l’Élysée annonce son licenciement

Benalla placé en garde à vue, l’Élysée annonce son licenciement

Trois policiers ont, par ailleurs, été suspendus à titre conservatoire pour avoir extrait des images de vidéosurveillance de la Ville de Paris et les avoir transmises au collaborateur dans la tourmente.
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Après une journée tourmentée marquée par le silence d’Emmanuel Macron, l’affaire Alexandre Benalla prend une nouvelle tournure ce vendredi matin. Le parquet de Paris a ainsi annoncé la garde à vue du collaborateur pour des faits de violences en réunion par personne chargée d'une mission de service public, d'usurpation de fonctions, de port illégal d'insignes réservés à l'autorité publique et de complicité de détournement d'images issues d'un système de vidéo-protection.

Au même moment, l’Élysée annonce avoir engagé « la procédure de licenciement » d'Alexandre Benalla. « Il a été porté à la connaissance de la présidence de la République des faits nouveaux, qui sont constitutifs d'une faute commise, et qui font l'objet d'une procédure judiciaire », a indiqué le palais, soulignant que le collaborateur « aurait été destinataire d'un document de la préfecture de police qu'il n'était pas autorisé à détenir. » En l’occurrence, Alexandre Benalla aurait recueilli des images de vidéo surveillance auprès de trois policiers, montrant sous un nouvel angle la scène de violence du 1er mai, place de la Contrescarpe. Selon Europe 1, les policiers en question ont été suspendus pour avoir extrait les images des caméras du plan de protection de la Ville de Paris. « Il s’agit d’un contrôleur général à la Préfecture de police, un commissaire présent place de la Contrescarpe mais qui n’aurait pas eu la responsabilité d’Alexandre Benalla, ainsi que d’un commandant chargé des relations avec l’Élysée » précise la radio.

Plus tard dans la matinée, le parquet de Paris a annoncé la garde à vue de Vincent Crase, gendarme réserviste et employé de LREM. L'AFP indique, par ailleurs, que le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, a été entendu jeudi comme témoin dans cette affaire.

Les réactions de l’opposition ne se sont pas fait attendre. « On a le sentiment qu’on nous cache des choses » glisse le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, qui énumère les critiques contre l’exécutif : « Pourquoi avoir fait entrer cet énergumène à l’Élysée ? Pourquoi une sanction si légère ? Pourquoi lui avoir accordé des droits exorbitants ? » Selon lui, c’est le manque de réponses concrètes de l’Élysée qui donne une telle ampleur à la polémique. « Cette machine à communiquer est totalement enrayée » juge le sénateur. Quant au sort de Gérard Collomb… « Ça s’annonce compliqué pour lui » glisse-t-il. « Ça devient une affaire d’Etat » renchérit le sénateur socialiste Xavier Iacovelli. « A l’Élysée, à chaque fois qu’ils s’expriment, ils s’enfoncent » affirme-t-il, pointant du doigt le « silence inquiétant » d’Emmanuel Macron.

« La ligne de défense portée hier par le Premier ministre, le Ministre de l’Intérieur et le Porte-parole de l’Élysée s’effondre donc » a critiqué le sénateur socialiste Rachid Temal sur Twitter. «  Pourquoi cette ligne hier et ce revirement ? Il faut maintenant que le Président de la république s’explique. » Même ton cinglant chez la sénatrice EELV Esther Benbassa. « Minable. Veut-on nous faire oublier qu'il s'agit là d'une affaire d'État, avec pour principal mis en cause l'Élysée, justement? » De son côté, le socialiste Bernard Jomier a évoqué des « pratiques de police parallèle. »

Le Sénat a d’ores et déjà annoncé la transformation de la commission des lois en une commission d’enquête, avec notamment l’audition du ministre de l’Intérieur Gérard Colomb, ce mardi.

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