Les annonces faites mardi par le ministre de l'Agriculture sur le bien-être animal, notamment le broyage des poussins et la castration à vif des porcelets, qui seront interdits fin 2021, manquent d'ambition, aux yeux des ONG militant pour la cause animale.
Pour le broyage des poussins, "l'objectif, c'est de forcer les entreprises, la recherche à faire cela fin 2021, (...) trouver la technique qui marche à grande échelle", a déclaré Didier Guillaume sur BFMTV-RMC à propos de cette pratique très controversée utilisée dans l'élevage.
"Ces annonces ont déjà été faites, notamment sur le broyage des poussins et surtout on ne voit pas le plan d'action, ni d’inscription dans la loi", a réagi auprès de l'AFP, Brigitte Gothière, cofondatrice de L214.
"Il ne s'attaque pas au problème de fond. Il n'y a rien sur les conditions d'abattage des animaux, ni sur le plan de sortie de l'élevage intensif", a-t-elle ajouté, appelant à "des actions concrètes et ambitieuses". L'ONG réclame que le gouvernement "supprime au moins les conditions d'abattages reconnues comme les plus douloureuses, comme l'abattage sans étourdissement ou encore l'abattage des cochons par dioxyde de carbonne".
Pour L214, il ne pourra y avoir d'avancées que si "'le bien-être animal sort du ministère de l'Agriculture" qui "est un peu la marionnette de la FNSEA, du lobby de l'élevage intensif".
Pour l'association de protection animale Welfarm, en campagne contre la castration des porcelets à vif depuis 2016, "la seule alternative viable, aussi bien pour les animaux que pour les éleveurs, est l’arrêt pur et simple de la castration, autrement dit l’élevage de mâles entiers ou l’immunocastration".
Didier Guillaume le 27 novembre 2019 à Paris
AFP/Archives
"La réponse politique apportée est très en deçà des exigences éthiques, environnementales et sociétales. On est bien loin de la "révolution" promise !", a posté sur Twitter la Fondation 30 millions d'amis. Selon un sondage Ifop réalisé en janvier à la demande de la Fondation, 75 % des Français considèrent que le gouvernement ne prend pas suffisamment en compte la protection animale dans son action.
Christophe Marie, porte-parole de la Fondation Bardot, "s'inquiète" pour sa part des méthodes pour mettre fin à la castration à vif des porcelets qui s'oriente vers une anesthésie locale.
"Elle serait pratiquée par des éleveurs qui ne sont pas vétérinaires. Qui va contrôler?", questionne-t-il. Il dénonce aussi le "rétropédalage du gouvernement" pour sortir de la production d'oeufs de poules élevées en cage, ce qui était selon lui "l'un des engagements d'Emmanuel Macron au moment de la présidentielle".
Jean-Charles Fombonne, président de la SPA, a lui salué la "bonne volonté sur les poussins et les porcelets", même s'il aurait préféré que l'interdiction entre en vigueur plus tôt.
Il a toutefois critiqué des propos du ministre sur la corrida: "Les arguments tenus par M. Guillaume sur les bons élevages de taureaux sont inacceptables, en termes de protection animale. Mais on comprendra qu'en ce domaine, l'exercice d'équilibriste soit encore plus difficile pour le candidat à la mairie de Biarritz".
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