L'ex-directrice de communication de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon Sophia Chikirou a présenté mercredi à Paris son documentaire sur le "lawfare", instrumentalisation de la justice par le pouvoir, appliquée selon elle au chef insoumis avec les perquisitions d'octobre 2018.
Appelé "Lawfare: le cas Mélenchon", le documentaire, long d'1H10, doit être diffusé dans des avant-premières militantes, sur internet et en VOD.
Il est produit par L'Internationale, résultat de la transformation de la société Mediascop en boîte de production audiovisuelle, a expliqué sa patronne Sophia Chikirou devant des militants et des journalistes sélectionnés, au bateau-théâtre parisien "Le Nez rouge".
Mediascop est soupçonnée d'avoir surfacturé ses prestations pour la campagne présidentielle du chef de La France Insoumise, dans le cadre d'une enquête concernant aussi des emplois fictifs présumés au Parlement européen, et qui a conduit à la perquisition de plusieurs locaux et domiciles liés à LFI il y a un an.
Le documentaire, conceptualisé dès novembre 2018 et réalisé à partir de juin, est un "film engagé", "sans "volonté journalistique" mais créé afin de "faire connaître le lawfare pour le combattre", a déclaré cette proche de Jean-Luc Mélenchon.
Le "lawfare" est un concept developpé par la gauche contestataire dans plusieurs pays, qui vise l'instrumentalisation supposée de la justice par les pouvoirs politiques pour nuire aux oppositions.
La France insoumise s'en aussi emparé, notamment à l'occasion du voyage de Jean-Luc Mélenchon en Amérique latine et de ses rencontres avec l'ancien président brésilien Lula ou encore avec l'ancienne présidente argentine Cristina Kirchner.
Le mouvement a notamment utilisé le concept de "lawfare" pour dénoncer le "procès politique" dont il estime avoir été victime les 19 et 20 septembre à Bobigny, lorsque M. Mélenchon et plusieurs proches ont comparu pour les incidents ayant émaillé la perquisition au siège de LFI, en octobre 2018.
Le documentaire de Sophia Chikirou, co-réalisé avec Jean-Marie Vaude, entend démontrer que Jean-Luc Mélenchon est victime de "lawfare", faisant notamment témoigner l'ancien ministre de l'ex-président équatorien Rafael Correa Guillaume Long, l'avocat et blogueur Régis de Castelnau, l'avocat de Mediascop David Marais, le responsable du syndicat de police Vigi Alexandre Langlois, le journaliste de Télérama Samuel Gontier ou encore le syndicaliste de La Poste Gaël Quirante, mis en examen après l'occupation de locaux de la société postale en 2014.
Interrogé sur la quasi-absence de contradiction dans le documentaire, la débattrice de BMFTV a expliqué avoir voulu livrer "un récit alternatif", en estimant que la version à charge contre LFI "a largement dominé le champ médiatique".