Le député Christian Jacob, candidat favori pour la présidence du parti en crise Les Républicains, a appelé mardi soir les militants à sortir des "petites chapelles" pour bâtir une "cathédrale" de "l'alternance après le macronisme".
"C'est tout le défi que nous avons à porter d'ici les prochaines présidentielles: de préparer ce rassemblement, cette union, et sortir de ces petites chapelles", a déclaré l'élu de Seine-et-Marne devant quelques centaines de militants réunis à Villeneuve-Loubet, dans les Alpes-Maritimes, département qui abrite la plus grosse fédération du parti.
LR, héritier de l'UMP qui a porté au pouvoir Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, traverse une crise profonde depuis sa débâcle aux européennes (8,48% des voix), qui a provoqué la démission de son président Laurent Wauquiez ainsi que plusieurs départs, parmi lesquels celui de la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse.
"Quel est l’intérêt de créer dix, quinze, vingt, trente chapelles si notre ambition c’est de construire une grande cathédrale qui soit la véritable force d'alternance après le macronisme?", a demandé le chef de file des députés LR.
Deux frères ennemis du département sont venus le soutenir sans s'éviter: le député et président de la fédération LR Eric Ciotti, et le maire de Nice Christian Estrosi.
MM. Ciotti et Estrosi, qui briguent chacun la ville de Nice, étaient présents au début du meeting, où seul Eric Ciotti s'est exprimé, appelant à un "redressement collectif" du parti et à une ligne "claire, sans compromis". Le plus modéré M. Estrosi, qui préside le mouvement de la France audacieuse, s'est éclipsé avant la fin du discours de M. Jacob.
Le président par intérim de LR et maire de la ville voisine d'Antibes, Jean Leonetti, s'est dit "très heureux de voir Christian Estrosi et Eric Ciotti" au meeting, y voyant "la preuve" du rassemblement.
Il a écarté l'idée d'un changement de nom du parti, proposée par le député Julien Dive, jugeant qu'il fallait "penser d'abord au fond avant de penser à la forme".
"On peut comprendre l'intérêt de ces micro-partis ou de ces clubs si on ne veut pas ou si on ne peut pas travailler ensemble. Mais si on a vraiment l'envie de travailler ensemble, c'est dans la famille, dans la grande maison que nous devons le faire", a plaidé M. Jacob.
"Si nous avons gagné les élections départementales et régionales c'est que nous avons su rassembler", a-t-il encore fait valoir.
Il a mis en garde les militants tentés par des accords avec En Marche "ou d'autres partis" en vue des élections municipales: "C'est notre majorité au Sénat, c'est les départementales et c'est les régionales que nous perdrons ensuite", a-t-il prévenu, refusant que les élus LR deviennent "les supplétifs du Rassemblement national ou les supplétifs d'En Marche".
Il a critiqué "l'arrogance" et "la jactance" du président Emmanuel Macron, mais a "applaudi" l'idée de renouer avec la Russie.
Deux autres députés briguent la tête de LR: le député du Vaucluse Julien Aubert, qui critique le "manque de clarté" de Christian Jacob et défend une ligne souverainiste, et le député de l'Yonne Guillaume Larrivé, tenant d'une ligne plus libérale, qui a souhaité mardi en finir avec le droit du sol sur l'immigration.