Armée appelée encore davantage en renfort, première évacuation de patients de l'Est par TGV médicalisé: la mobilisation s'intensifie en vue des "jours difficiles" qui attendent encore la France face à la vague de l'épidémie de coronavirus.
Dans la "guerre" au coronavirus, Emmanuel Macron a annoncé mercredi à Mulhouse le lancement de l'opération Résilience qui mobilisera les forces armées pour aider la population face à la pandémie qui a fait plus de 1.300 morts dans le pays, un bilan multiplié par cinq en une semaine.
Distincte du dispositif Sentinelle qui mobilise quotidiennement jusqu'à 7.000 militaires contre le risque terroriste, cette nouvelle opération "sera entièrement consacrée à l'aide et au soutien aux populations, ainsi qu'à l'appui aux services publics pour faire face à l'épidémie, en métropole et en Outre-mer", a affirmé le chef de l'Etat.
Sur le volet sanitaire, les armées sont d'ores et déjà actives.
"La nation tout entière est mobilisée" a assuré mercredi soir Emmanuel Macron en visite à Mulhouse, particulièrement frappée: le chef de l'Etat, après avoir visité l'hôpital militaire installé sur place protégé d'un masque FFP2, a appelé à "l'union" contre le virus.
Plus de 100.000 personnes se sont engagées sur la plateforme "je veux aider", dont 40.000 pour la réserve sanitaire, a insisté le chef de l'Etat.
Quelque 40.000 candidats s'étaient aussi manifestés mercredi matin, 24 heures après l'appel national lancé pour compenser le manque de travailleurs saisonniers dans l'agriculture.
Le ministère de la Santé a lancé mercredi soir un appel à volontaires à tous les professionnels de santé, y compris les retraités, pour venir en appui au personnel soignant de leur région mais aussi des zones les plus touchées par le coronavirus.
-Investissement massif -
Nombre de personnes hospitalisées, en réanimation et nombre de décès en France liés au nouveau coronavirus
AFP
Alors que le corps médical est monté en première ligne du front, Emmanuel Macron a promis un "plan d'investissement massif" pour l'hôpital. Le président de la République a salué "la mobilisation totale" des soignants, et leur a garanti "une prime exceptionnelle pour accompagner cette reconnaissance" ainsi qu'à l'ensemble des fonctionnaires mobilisés.
La France doit s'attendre à des "jours difficiles", a souligné le directeur général de la Santé (DGS), Jérôme Salomon, en annonçant un total de près de 3.000 patients en réanimation (2.827, soit 311 de plus en 24 heures): "c'est un nombre considérable, exceptionnel dans un temps aussi bref et pour une seule maladie".
L'Est de la France reste particulièrement touché: un TGV médicalisé, arrivé à Strasbourg, doit évacuer jeudi vers des hôpitaux des Pays-de-la-Loire vingt patients infectés par le coronavirus afin de soulager les hôpitaux alsaciens totalement saturés.
Mais l'Ile-de-France, désormais, affronte aussi une "tension majeure" malgré "des efforts considérables pour ouvrir encore des centaines de lits en réanimation, après avoir déjà multiplié par deux" le nombre de lits disponibles, a-t-il souligné.
La situation est particulièrement cruelle dans les maisons de retraite où le nombre de décès n'est pas exactement connu mais se chiffre en dizaines de morts. Rien qu'en Ile-de-France, sur les 700 Ehpad, au moins 148 étaient touchés mardi, d'après le décompte de l'Agence régionale de santé (ARS).
Des pompiers partent en intervention auprès d'une personne qui présente des signes de l'infection au coronavirus, le 24 mars 2020 à Paris
AFP
Sur les tests, la France se prépare à changer d'échelle: d'ici une dizaine de jours, a promis le Pr Salomon, la France disposera d'une capacité de 25.000 à 30.000 tests par jour, contre 9.000 aujourd'hui. Le ministre de la Santé Olivier Véran veut notamment développer les tests rapides dans la perspective du "déconfinement", a-t-il expliqué devant le Sénat, afin de "savoir par une prise de sang qui aura été immunisé par le virus et qui ne l'aura pas été".
Alors que peu d'experts se risquent à pronostiquer la date du "pic", un essai clinique européen a démarré dimanche dans au moins sept pays pour tester quatre traitements expérimentaux.
- Choc économique et social-
Dans l'attente des conclusions de ce test, la chloroquine, l'un des traitements testés qui fait débat, peut être administrée aux malades souffrant de "formes graves" du coronavirus, mais pas pour des formes "moins sévères".
Face à cette évolution dramatique, le gouvernement annoncera "dans quelques jours" la probable prolongation du confinement, a indiqué la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.
Le conseil scientifique a recommandé mardi de l'étirer jusqu'au 28 avril.
Le conseil des ministres, réuni avant un conseil de défense, a par ailleurs adopté 25 ordonnances - un record - pour permettre au pays de limiter les dommages sociaux et économiques.
La France doit se préparer à "un effort long", pour Edouard Philippe: "C'est l'urgence sanitaire qui anime tous les esprits aujourd'hui, mais c'est aussi, et ce sera de plus en plus, un choc économique, un choc social", a prévenu le Premier ministre.
Coup dur pour le groupe LR du Sénat. Sa proposition de loi constitutionnelle a été rabotée en commission des lois. Ses alliés centristes ont rejeté les deux articles phares de ce texte, à savoir la possibilité de déroger au droit européen en matière d’immigration et l’élargissement du champ du référendum à cette question.
Un rapport remis lundi au gouvernement balaye l’hypothèse d’une suppression de l’Aide médicale d’Etat (AME), tout en préconisant une réforme du dispositif. Cette étude prend toutefois ses distances avec le chemin tracé par la majorité sénatoriale, qui a fait disparaître l’AME lors de l’examen du projet de loi immigration en novembre, pour lui substituer une aide d’urgence.
L’attentat de Paris commis par un homme souffrant de troubles psychiatriques et qui était soumis à une injonction de soins jusqu’en en avril, relance le débat sur l’irresponsabilité pénale. La sénatrice centriste, Nathalie Goulet a redéposé un texte datant de 2021 qui prévoit pour les personnes ayant été déclarées irresponsables pénalement, une durée de sûreté d’hospitalisation.
Considéré comme « un appel d’air » migratoire par la droite sénatoriale, l’aide médicale d’État avait été supprimée dans le cadre du projet de loi immigration avant d’être réintégrée en commission par les députés. Un rapport sur ce dispositif commandé par l’exécutif vient tempérer cette affirmation et juge ce dispositif à destination des étrangers en situation irrégulière « globalement maîtrisé ».
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Violences envers les enseignants : Jean-Michel Blanquer auditionné
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