Une vingtaine de députés LREM de zones de montagne ont demandé jeudi une évolution du plan loup 2018-2023 pour "rétablir la confiance" avec le monde rural et préserver le pastoralisme, refusant en particulier toute conditionnalité des indemnisations après une attaque de troupeau.
"Ce que nous observons sur nos territoires est unanime: la méfiance, tantôt vis-à-vis de ceux qui comptent les loups, des études menées, ou des décideurs", soulignent ces députés, parmi lesquels Joël Giraud (Hautes-Alpes), Célia de Lavergne (Drôme) ou Philippe Folliot (Tarn), dans une tribune envoyée à la presse.
Décrié par les éleveurs, le nouveau plan loup de Nicolas Hulot, qui était soumis à consultation publique jusqu'au 29 janvier, se fixe notamment comme objectif d'assurer la viabilité de l'espèce sur le territoire, en visant 500 loups avant la fin du quinquennat, contre environ 360 actuellement.
"La condition préalable à la réussite du plan est de restaurer une relation de confiance entre tous les acteurs", écrivent ces députés, ce qui passe par "la reconnaissance de deux vérités": "d'une part, le pastoralisme participe directement à la préservation de la biodiversité, des paysages et de l’identité des territoires ainsi qu’au développement d’une économie écoresponsable" et d'autre part "la prédation du loup figure parmi les menaces qui pèsent, à moyen terme, sur la survie de l’activité pastorale".
Alors que "les méthodes de comptage sont contestées", ces élus demandent "l’adoption de techniques scientifiques fiables" comme "préalable à la conduite de toute politique publique".
Ils veulent ensuite que "les risques entraînés par la politique de protection du loup soient assumés par la solidarité nationale".
"La conditionnalité des indemnisations n’est donc pas acceptable et la reconnaissance du préjudice psychologique faisant suite aux attaques est légitime. Nous en faisons deux questions de principe, deux préalables à la restauration de la confiance", préviennent-ils ensuite alors que le plan loup conditionne cette indemnisation à la mise en place de mesures de protection des troupeaux.
Ces élus demandent aussi "la territorialisation de la gestion du loup" avec "des comités départementaux ou infra-territoriaux" ainsi qu'un "accompagnement individuel des éleveurs pour la conception et la mise en œuvre des mesures de protection".
Lors de ses voeux au monde agricole en Auvergne le 25 janvier, Emmanuel Macron est allé dans ce sens en plaidant pour que "le plan loup soit fait et pensé dans les territoires où on le décline".