Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a confirmé dimanche des "privatisations importantes" à venir en France, dont le produit servira à investir dans des "technologies de rupture" comme "l'intelligence artificielle".
"Je vous confirme simplement que nous ferons des privatisations importantes, car nous voulons que l'Etat dégage des moyens financiers pour investir sur les technologies de rupture sur lesquelles nous sommes en train de prendre du retard", a déclaré le ministre au micro de l'émission Questions Politiques, interrogé par des journalistes de France Télévision, Le Monde et France Inter.
Plutôt que de "toucher des dividendes régulièrement" d'entreprises nationalisées, l'Etat préfère consacrer "10 milliards d'euros" issus de futures privatisations, afin de "financer des recherches sur l'intelligence artificielle ou le stockage de données ou sur le stockage d'énergies renouvelables", a détaillé le ministre.
Il n'a pas précisé quelles entreprises seraient concernées par des privatisations: "Si vous le dites, vous faites perdre de la valeur aux entreprises et je pense que là encore ce serait être un mauvais gestionnaire que de donner la liste avant", s'est-il justifié.
Le gouvernement a déjà indiqué vouloir céder une partie du capital de la Française des jeux (FDJ), tout en gardant le monopole, tandis que la décision de privatiser Aéroports de Paris (ADP) "est prise depuis longtemps", avait expliqué à l'AFP une source proche du dossier début mars.
"Le rôle de l'Etat c'est quoi? C'est les services publics, la SNCF, la Poste, voilà pourquoi nous les réformons. C'est en deuxième lieu, certains actifs stratégiques, les actifs militaires, l'énergie nucléaire, des choses qui sont très sensibles, et puis c'est la capacité à intervenir pour réguler quand c'est nécessaire (...) pour tenir l'ordre public économique" a lancé M. Le Maire.
Sur le plan international, M. Le Maire a rappelé qu'il porterait "dès lundi et mardi" l'opposition de la France aux mesures protectionnistes décidées par Donald Trump sur l'acier, lors du G20 Finances qui se tient à Buenos Aires.
"J'ai rencontré des salariés (...) leurs inquiétudes sont légitimes, tout l'acier qui ne rentrera pas aux Etats-Unis (en raison du relèvement des droits de douane, NDLR) pourrait se déverser en Europe et faire baisser les prix de 5%" a-t-il estimé. "La guerre commerciale ne fera que des victimes, entreprises, croissance, emplois, et notre capacité à nous de nous redresser" a prévenu le ministre.