L’audition portait sur le budget 2021 mais dès les premiers instants de l’audition, le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, Christian Cambon (LR), a questionné la ministre des Armées, Florence Parly, sur les circonstances entourant la libération de l’ex-otage Sophie Pétronin, le 8 octobre. Elle était retenue en captivité depuis 2016. Le sénateur a notamment demandé si la ministre avait été « consultée » et « associée » à cette remise en liberté de détenus au Mali comme monnaie d’échange. Certains « ont du sang sur les mains » et « ont pris part à des attentats », a-t-il rappelé, relayant les « interrogations » de ses collègues.
Ce 13 octobre, cinq jours après les faits, Florence Parly a indiqué devant les sénateurs que le Mali était à l’origine de la négociation, ayant abouti à la libération de la dernière otage française dans le monde et de Soumaïla Cissé, figure de l’opposition malienne, enlevé en mars dernier. Les autorités maliennes ont « planifié et conduit l’opération », a-t-elle souligné. Et d’ajouter : « La décision de libérer des djihadistes en particulier est une décision qui appartient aux seules autorités maliennes, qui ont jugé que cela était indispensable pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé. »
La France a été informée « le dimanche 4 octobre au soir » d’un transfert de prisonniers vers Tessalit (dans le nord-est du pays), selon Florence Parly. « Ce que nous savions, c’est que les autorités maliennes étaient très déterminées à obtenir la libération de Soumaïla Cissé », a-t-elle précisé, indiquant que les négociations duraient depuis des mois sur place.
Elle a tenu à ajouter que la France conservait une « détermination intacte » à lutter contre le djihadisme dans le Sahel, avec ses partenaires de la région.