En plein "malaise" autour des Mondiaux d'athlétisme au Qatar, le député Génération.s Régis Juanico et le maire de Bourg-en-Bresse Jean-François Debat (PS) appellent les Bleus de Didier Deschamps à ne "pas aller" au Mondial-2022 de football dans l'émirat, dans une tribune au Monde jeudi.
"On ne se fait pas d'illusions, on se doute bien que le boycott sera compliqué, mais on veut susciter le débat. Et que les instances prennent conscience de ce qui est intolérable en matière écologique, sociale ou tout simplement sur le manque de respect à l'égard des athlètes", a expliqué Régis Juanico, élu de la Loire, à l'AFP.
"Il y a un vrai malaise aux Mondiaux d'athlétisme. Ca fait mal au coeur. L'organisation est catastrophique, les stades sont vides et l'intégrité physique des athlètes est mise en danger par la chaleur", a poursuivi ce député apparenté PS, lui-même lanceur de disque et de marteau, et à la tête de l'amicale parlementaire d'athlétisme.
Interrogé jeudi sur la question, Deschamps s'est montré évasif. "Le Mondial, je n'y pense pas, ce n'est pas dans mon court terme ni mon moyen terme. Il a été attribué et ils (les instances) feront en sorte que cela se passe du mieux possible même si en ce moment il y a des conditions difficiles dans ces Mondiaux d'athlétisme", a répondu le sélectionneur en conférence de presse.
"Je ne suis pas craintif, il y a les instances, la Fifa, ils feront tout pour avoir les garanties nécessaires. Avoir déplacé la Coupe du monde en hiver, cela me semble déjà assez rationnel".
Dans leur tribune, les deux élus dénoncent la "corruption" et la "cupidité" autour de l'attribution du Mondial de football au Qatar en 2022. Ils s'en prennent au "quasi esclavage" des travailleurs migrants et au "gaspillage" écologique provoqué par les stades climatisés.
Les Mondiaux d'athlétisme à Doha (27 septembre - 6 octobre) ont suscité la polémique chez les athlètes à cause de la chaleur et du manque d'affluence. "On voit tous que c'est une catastrophe", selon le Français Kevin Mayer, recordman du monde du décathlon.
En football, avant le Mondial-2018 en Russie, des eurodéputés écologistes avaient réclamé un boycott diplomatique de la compétition pour ne pas "encourager la position autoritaire et anti-occidentale" du président Vladimir Poutine, sans être véritablement suivis.
Seule la Grande-Bretagne, suivie à des degrés divers par l'Islande, la Pologne, la Suède et le Danemark, avait boycotté diplomatiquement la compétition, en refusant d'y envoyer des responsables officiels, pour dénoncer l'empoisonnement au Royaume-Uni de l'ex-espion Sergueï Skripal et sa fille.