Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
François Fillon mis en examen : les réactions politiques
Par Public Sénat
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C’était attendu. François Fillon est mis en examen, mais avec 24 heures d’avance, pour détournement de fonds publics et recel d'abus de biens sociaux, dans l’affaire d’emplois présumés fictifs de sa femme Penelope et de ses enfants comme assistants parlementaires.
C’est malgré tout encore un coup dur dans cette campagne en forme de calvaire pour François Fillon. Beaucoup d’élus juppéistes et lemairistes se sont déjà mis en retrait de la campagne. Ceux qui restent n’ont plus d’autre choix que de soutenir le candidat. Il y a dix jours, la crise était pourtant à son comble. Les lâchages s’étaient multipliés, beaucoup en appelant à Alain Juppé. Mais le maire de Bordeaux a décliné, faute de soutiens des sarkozystes notamment. Et François Fillon s’est accroché.
Les soutiens de Fillon minimisent
Devant le QG du candidat, le porte-parole Damien Abad, fait de la mise en examen un non-événement. « Pour nous, le vrai rendez-vous, c’est le 20 mars pour le débat télévisé », « toute la famille de la droite et du centre est rassemblée » dit-il. « C’était inscrit dans les faits dès que le parquet national financier s’est saisi trois heures après l’article du Canard Enchaîné » a minimisé à son tour le sénateur LR Gérard Longuet sur BFM-TV. Fidèle à la ligne de défense établie depuis le début, il ajoute que « c’est la première fois que la justice est instrumentalisée (…) par ceux qui la dirigent ». Il souligne au passage que ce n’est pas la première fois qu’un candidat à la présidentielle est inquiété par la justice. « François Mitterrand a été mis en examen en 1965, en 1974 et pour outrage dans l’affaire de l’observatoire ».
« La vérité finira par éclater et finira par donner raison à François Fillon » a réagi sur la même antenne le sarkozyste Daniel Fasquelle. Sur Twitter, Eric Ciotti défend aussi le candidat.
Le président LR de la commission des lois du Sénat, Philippe Bas, souligne pour sa part que « la décision de mise en examen n’est pas une décision sur la culpabilité de la personne mise en examen, fort heureusement. Le juge d’instruction instruit à charge et à décharge. Nous devons respecter la justice de notre pays et ça commence par le rappel des règles fondamentales de la présomption d’innocence » souligne le sénateur de la Manche. Regardez (images Héloïse Gregoire) :
Alain Houpert : « On a encore jusqu’au 17 mars pour changer de candidat »
Un autre sarkozyste, le sénateur Alain Houpert, est moins tendre face à ce « psychodrame ». Il se dit « triste pour la politique et de la désaffection des citoyens qui va en découler », « il y a quand même des gens bien en politique, capable de donner au-delà d’eux-mêmes »… Contredisant la défense de François Fillon, il affirme que « ce n’est pas la faute de la justice et de la presse s’il est dans cette situation ».
Dénonçant « l’entêtement » de François Fillon, Alain Houpert fait mine de croire encore au plan B. « On a encore jusqu’au 17 mars pour changer de candidat. Personnellement, j’ai donné mon parrainage à François Baroin. J’ai appelé quelques maires de mon département à faire pareil. Je pense qu’il vont le faire » affirme à publicsenat.fr Alain Houpert. Reste que le 14 mars, le Conseil constitutionnel n’a recueilli que 27 parrainages pour François Baroin.
Du côté de l’UDI, déstabilisée par la crise qui touche le candidat, son président Jean-Christophe Lagarde a rappelé dans un communiqué commun avec François Fillon « l’accord d’union entre la droite et le centre ». Pas un mot en revanche sur l’événement du jour. Le président du groupe UDI à l’Assemblée nationale, Philippe Vigier, assure de son côté qu’il continue à soutenir le candidat.
« Un événement essentiel de cette campagne »
A gauche, le porte-parole de Benoît Hamon, Jérôme Guedj, y a vu pour sa part « un événement essentiel de cette campagne ». Il a rappelé les premiers propos du candidat sur TF1, qui avait assuré qu’il retirerait sa candidature s’il était mis en examen. Le député PS dénonce « l’attitude de François Fillon par rapport à l’engagement que lui-même a pris ». Le sénateur PS représentant les Français établis hors de France, Jean-Yves Leconte, souligne lui qu’« avoir face à Marine Le Pen un candidat de cette nature au deuxième tour serait un drame absolu pour la démocratie française ».
Le numéro 1 du Parti communiste français, le sénateur Pierre Laurent, s’est dit sur Public Sénat « choqué ». Il souligne que « les motifs de la mise en examen sont quand même très lourds ». Il ajoute : « Ce qui me choque le plus, c’est que quelqu’un qui a passé beaucoup de temps à enrichir sa famille continue de plaider pour un programme d’une brutalité sociale inouïe », « ce qui me choque le plus c’est cette espèce d’indécence de l’argent ». Regardez :
Le directeur de campagne de Marine Le Pen, David Rachline, souligne aussi que « François Fillon est incohérent, il avait annoncé qu’il se retirerait s’il était mis en examen » affirme le sénateur, alors que selon Le Monde, le patrimoine de la famille Le Pen est sous évalué vis-à-vis du fisc.
Pour montrer sa volonté de continuer la campagne, François Fillon sera demain en meeting dans le Vaucluse. Réunion prévue à l’origine pour Bruno Retailleau. Lot de consolation pour le candidat, selon le dernier décompte des parrainages par le Conseil constitutionnel, il est toujours largement en tête avec 842 signatures de plus ce mardi pour un total de 2.953.