Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Le Brexit… ou quand les problèmes commencent
Par Public Sénat
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Les Britanniques ne respectent pas leurs engagements, qu’il s’agisse du protocole nord-irlandais ou de l’accord commercial conclus dans le cadre du Brexit. Début mai, une cinquantaine de bateaux de pêche français affichaient leur colère non loin de Jersey, pour protester contre les nouvelles conditions de pêche imposées par la principale île Anglo-Normande.
« Les accords on peut les signer, mais ensuite il faut les faire respecter, les faire fonctionner. On a déjà beaucoup d’accords commerciaux qui fonctionnent sur le papier mais pas dans la réalité. » Tiziana Beghin
Des coups de canif dans le contrat post Brexit inacceptables pour Tiziana Beghin, eurodéputée italienne (Mouvement 5 étoiles). « Les accords on peut les signer, mais ensuite il faut les faire respecter, les faire fonctionner. On a déjà beaucoup d’accords commerciaux qui fonctionnent sur le papier mais pas dans la réalité. »
« Il y aura des conséquences diplomatiques »
L’élue italienne estime que l’UE doit hausser le ton et joindre le geste à la parole. « Il faut tout simplement appliquer la loi, et si [le Royaume-Uni] ne le fait pas, on va ouvrir une procédure et il y aura des conséquences diplomatiques. Nous avons eu plusieurs années pour négocier, on a trouvé un accord au dernier moment, peut-être a-t-on oublié certaines choses à traiter mais on a un point juridique bien fixé et il faut le suivre. »
« Boris Johnson ignore ce que peut dire l’Union européenne »
Une situation que regrette également Anna Cavazzini, députée européenne allemande (Les Verts). Elle y voit avant tout une manœuvre politique de la part du premier ministre britannique. « Selon moi, ce que fait Boris Johnson c’est qu’il essaie de détourner l’attention des erreurs de son gouvernement. C’est ridicule car Boris Johnson a négocié cet accord-là, il était d’accord, il voulait ça et maintenant il n’en fait qu’à sa tête. C’est vraiment un problème. L’Union européenne a déjà lancé quelques procédures juridiques. Boris Johnson ignore ce que peut dire l’Union européenne et ça, c’est aussi un problème. »
Une procédure d’infraction contre Londres
La Commission européenne a lancé le 15 mars une procédure d’infraction contre Londres. Ce qui pour l’heure n’a pas fait réagir l’exécutif britannique. Boris Johnson qui doit, dans le même temps, faire face à plusieurs fronts. Son ex-conseiller, Dominic Cummings, auditionné devant le Parlement cette semaine, a livré un réquisitoire accablant sur la gestion de la pandémie par le gouvernement conservateur. Par ailleurs, la première ministre écossaise est sortie renforcée des élections régionales et compte bien mener à terme l’indépendance de son pays.
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