« Nous ne participerons pas à son gouvernement, ça a été très clair », réagit le président du groupe PS du Sénat, suite à la nomination de François Bayrou comme premier ministre. Il souhaite « être reçu le plus rapidement possible par François Bayrou ».
Le PS risque de “disparaître” s’il n’est pas “plus offensif” pour Rebsamen
Par Public Sénat
Publié le
Le PS risque de "disparaître" s'il n'est pas "plus offensif", estime jeudi l'ancien ministre François Rebsamen, pour qui le parti doit aussi pour les européennes faire "exactement le contraire de ce qui a été fait jusqu’à présent": élaborer un projet avant de choisir une tête de liste.
Alors que les élus socialistes se réunissent à La Rochelle en fin de semaine, M. Rebsamen regrette l'absence d'université d'été cette année. "C’est comme cela qu’un parti politique se délite: quand on ne fait plus rien", estime-t-il dans un entretien au Monde, en souhaitant "qu’on renoue avec cette tradition à La Rochelle".
Interrogé sur les premiers mois d’Olivier Faure à la tête du PS, il remarque que celui-ci a récupéré le parti "en mauvais état". Mais, dit-il, "il faut être plus présent et plus offensif. Il ne faut pas avoir peur de François Hollande, ni de notre histoire. Si on continue d’avoir peur de notre nom (le groupe à l’Assemblée s’est rebaptisé Nouvelle Gauche, NDLR) ou de notre histoire, le PS peut disparaître".
Le maire de Dijon, de retour sur la scène politique après avoir soigné son cancer, se dit par ailleurs "très surpris" que certains socialistes, comme les députés Boris Vallaud et Dominique Potier et l’eurodéputé Emmanuel Maurel, participent à l’université d’été de La France insoumise ces jours-ci à Marseille: "au moment où on réunit les élus socialistes, aller là-bas, c’est de la confusion idéologique", dénonce-t-il, tout en disant souhaiter que M. Maurel reste au PS et y "trouve sa place".
"Il y a toujours eu une frange plus critique, cela aide le PS", fait-il valoir.
François Rebsamen est aussi critique de la préparation des élections européennes: "Quelle est cette idée d’aller chercher un camarade belge (le socialiste Paul Magnette, NDLR) sans en informer personne ?", interroge-t-il, alors que M. Magnette vient de refuser cette offre.
"Il faut faire exactement le contraire de ce qui a été fait jusqu’à présent", ajoute-t-il: parler "du fond". "Il faut commencer par le projet puis choisir quelqu’un. La méthode est à l’envers."
Enfin il s'en prend à la politique gouvernementale, "un libéralisme très peu teinté d’avancées sociales" selon lui, où "il n’y a pas de ligne directrice à part favoriser les plus aisés", et dont "les résultats ne suivent pas".
"En 2017, Emmanuel Macron a profité des mesures du précédent quinquennat. Ce n'est pas très classe de sa part de ne pas le reconnaître alors qu’il y a participé", tacle-t-il.