Le voile n'est pas un "vecteur d'émancipation" pour les femmes, a déclaré mercredi la secrétaire d'État française chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, assurant toutefois qu'elle n'était pas en faveur de son interdiction lors des sorties scolaires.
"Je pense qu'il n'est pas nécessaire de se prêter à des formes de promotion du voile. Je ne crois pas que le voile soit un vecteur d'émancipation pour les femmes", a dit Marlène Schiappa à un groupe de journalistes, lors de son passage à l'ONU à Genève (Suisse) où elle doit participer à une réunion sur les droits des femmes.
Mais "je ne suis pas favorable à interdire le voile dans les sorties scolaires", a-t-elle ajouté, alors que le Sénat a adopté mardi soir une proposition de loi interdisant le port de signes religieux aux parents accompagnant des sorties scolaires.
Le sujet du port du voile a été récemment relancé par un élu du Rassemblement national (RN) prenant à partie une femme voilée lors d'une réunion publique. La droite ne cesse de presser le président Emmanuel Macron de s'exprimer de nouveau sur la laïcité.
En écho, le chef de l'Etat a ciblé mardi ceux qui, "voulant semer la haine et la division", se servent du principe de laïcité "pour mener le combat contre telle ou telle religion".
A Genève où elle a rencontré la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Michelle Bachelet, Mme Schiappa a expliqué qu'elle défendait "fermement" la laïcité, véritable "sujet d'engagement, de passion".
"La France n'est pas une juxtaposition de communautés, la France est une communauté nationale, une République indivisible, sociale, laïque et démocratique. C'est notre identité française la laïcité, ce sont nos fondements et je crois que la laïcité peut être aussi une protection pour les droits des femmes", a-t-elle souligné.
En ce qui concerne le port du voile, "ma position sur le sujet du voile dans l'accompagnement des sorties scolaires a toujours été la même", a-t-elle rappelé, assurant qu'une interdiction "aurait des effets pervers très négatifs, notamment d'exclusion d'un certain nombre de femmes qui portent le voile dans un certain nombre de quartiers".
"Si on les exclut, j'ai peur que l'on exclut une partie des parents d'élèves de l'école de la République. Ce qui est primordial pour moi, c'est de protéger les enfants du fait religieux dans l'école", a-t-elle souligné.