Loi immigration: manifestation à Paris près de l’Assemblée nationale

Loi immigration: manifestation à Paris près de l’Assemblée nationale

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés lundi aux abords de l'Assemblée nationale pour dénoncer le controversé...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés lundi aux abords de l'Assemblée nationale pour dénoncer le controversé projet de loi sur l'immigration et l'asile, dont l'examen par les députés doit débuter en fin de journée, a constaté un journaliste de l'AFP.

Rassemblés à proximité du Palais-Bourbon, les manifestants emmenés notamment par la Cimade ou la Ligue des droits de l'Homme ont donné de la voix pour dénoncer une "loi liberticide".

"Le tri entre les bons et les mauvais migrants est inadmissible. Plus vous donnez de droits aux migrants, plus vous leur rendez leur dignité", a déclaré à l'AFP Dominique Noguères, vice-présidente de la LDH.

"Toutes les associations demandent le retrait du projet de loi", explique Léo Berthe, rapporteur à la Cour nationale du droit d'asile, instance qui examine les recours formés par les demandeurs d'asile déboutés à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).

Porté par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, le projet de loi "pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif" prévoit notamment de réduire à six mois les délais d'instruction de la demande d'asile, de faciliter la reconduite à la frontière des déboutés et d'augmenter la durée maximale de rétention des sans-papiers.

Selon M. Berthe, les manifestations n'empêcheront pas l'adoption du texte à l'Assemblée mais permettent d'envoyer un "message de grande défiance contre la vision pernicieuse de ce projet de loi".

"On voit mal comment le projet pourrait ne pas être voté", confirme Laurent Giovannoni, du Secours catholique. Déplorant l'absence de prise en compte des "dizaines de milliers de sans-papiers" dans le projet de loi, il réclame au contraire "la régularisation de milliers de familles déboutées, aujourd'hui sans droits, vivant dans une très grande précarité administrative et sociale".

"Mais on reviendra à la charge, via des débats et des rencontres notamment", promet M. Giovannoni, dont l'association a organisé plus de 150 rencontres entre parlementaires et migrants en amont du débat à l'Assemblée.

A Auch dans le Gers, une quarantaine de manifestants se sont eux aussi rassemblés pour demander aux députés de ne pas voter la loi. Ils se sont rendus à la permanence de Jean-René Cazeneuve, député LREM de la 1ère circonscription du Gers, puis à la mairie d'Auch.

Dimanche après-midi, un millier de personnes s'étaient déjà rassemblées près du Palais-Bourbon pour dénoncer ce projet de loi qui fait des vagues jusqu'au sein de la majorité LREM à l'Assemblée.

La porte du Palais-Bourbon a été taguée dans le week-end de l'inscription "accueil de merde". Cinq personnes ont été interpellées.

La présentation du texte à l'Assemblée, qui devrait s'étirer toute la semaine, a été décalée à la soirée de lundi en raison du débat sur les frappes en Syrie à 17H00.

dga-burs-adm/emd/mpf

Dans la même thématique

Loi immigration: manifestation à Paris près de l’Assemblée nationale
5min

Politique

Budget : « C’est un semblant de justice fiscale, mais en réalité, ce sont les plus pauvres qui vont trinquer », selon le député PS Arthur Delaporte

Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».

Le

Loi immigration: manifestation à Paris près de l’Assemblée nationale
8min

Politique

Budget : « 2024 est une année noire pour les finances publiques », alerte Pierre Moscovici

Auditionné par le Sénat, le président du Haut conseil des finances publiques affirme que les hausses d’impôts prévues dans le budget 2025 ne sont pas de 20 milliards d’euros, comme le dit gouvernement, mais « de 30 milliards d’euros ». Un effort indispensable, insiste Pierre Moscovici : « Le poids de la dette permet-il encore d’agir ? Non. Quand vous avez ce niveau de dette, walou ! »

Le

Loi immigration: manifestation à Paris près de l’Assemblée nationale
4min

Politique

Propos de Gabriel Attal et de Gérald Darmanin sur le budget : « Certains auraient avantage à se taire ! », tacle Claude Raynal

Ce vendredi, Claude Raynal, sénateur socialiste de la Haute-Garonne et président de la commission des finances du Sénat, était l’invité de la matinale de Public Sénat. Hier soir, le budget pour l’année 2025 a été présenté par le gouvernement. Le sénateur est revenu sur les mesures du projet de loi de finances destinées à faire des économies et a assuré que Gabriel Attal et Gérald Darmanin « auraient avantage à se taire », en évoquant leur opposition à l’augmentation des impôts.

Le