Le député LREM Cédric Villani a assuré jeudi, au lendemain de l'annonce de sa candidature dissidente à la mairie de Paris, qu'il "s'engage dans cette campagne pour aller jusqu'au bout" même s'"il va y avoir beaucoup de coups à prendre".
"Je m'engage dans cette course pour aller jusqu'au bout", a déclaré sur BFMTV/RMC le mathématicien, déterminé à défendre "une démarche libre, indépendante, (...) qui permet de rassembler les Parisiennes et les Parisiens".
Cette candidature dissidente constitue un coup dur pour le parti présidentiel qui, fort de son score de 33% aux européennes dans la capitale, espère ravir la mairie à la socialiste Anne Hidalgo en mars prochain avec son candidat désigné, Benjamin Griveaux.
"J'ai estimé que la meilleure façon d'être fidèle à mes engagements et à ce pourquoi je suis entré en politique, c'était cette déclaration hier", a répondu M. Villani aux accusations de trahison et de déloyauté. "Ce n'est pas mon genre que de trahir mes idéaux, de trahir la confiance qui m'a été donnée par les citoyens."
Interrogé sur LCI sur cette candidature, le chef de file d'EELV, Yannick Jadot, a estimé qu'"En Marche s'est construit sur la déloyauté, vis-à-vis de François Hollande au départ, et tous ceux qui ont rallié Emmanuel Macron ont souvent été considérés comme déloyaux vis-à-vis de leur force politique, de leur camp". "Que ce soit un principe permanent de La République en marche la déloyauté, finalement c'est l'arroseur arrosé", a-t-il commenté.
Commentant sa non-exclusion de LREM, Cédric Villani a dit n'avoir "fait aucune demande ni pour rester, ni pour partir, jugeant que ce n'était pas à (lui) de décider mais à Stanislas Guerini, le patron de La République en marche".
Même si pour le candidat "chaque situation est singulière", il "y a certaines des caractéristiques avec lesquelles (il se) lance dans ce combat qui rappellent la démarche d'Emmanuel Macron: liberté par rapport aux appareils, volonté de rassembler par-delà les clivages et de s'adresser aussi directement aux citoyens et puis l'insistance sur les compétences issues de la société civile", a-t-il énuméré.
Se présentant comme un "homme d'ouverture et de dialogue", le député de l'Essonne a assuré "discuter régulièrement" avec d'autres candidats -- Gaspard Gantzer et Pierre-Yves Bournazel -- mais aussi avec les dirigeants du Modem François Bayrou et Marielle de Sarnez et avoir "des échanges" avec Jean-Louis Borloo.
Sur RTL, Benjamin Griveaux, considéré par Stanislas Guerini comme le seul candidat LREM, a redit jeudi ne pas renoncer à obtenir le ralliement de Cédric Villani et sa certitude qu'ils se "retrouveron(t)".