La tête de liste du parti socialiste aux élections municipales à Strasbourg, Mathieu Cahn, a annoncé mercredi qu'il cédait sa place à l'ancienne ministre et maire de Strasbourg Catherine Trautmann.
Celle-ci avait apporté son soutien début novembre à la candidature de Mathieu Cahn et figurait initialement en N.2 sur sa liste, très à la peine dans les derniers sondages.
Mathieu Cahn a affirmé mercredi lors d'une conférence de presse qu'il se se retirait afin de pouvoir se "défendre publiquement" dans le procès d'un de ses collaborateurs de la Maison des associations, dont il était le président. Un procès où il n'est pas poursuivi lui-même.
"Je n'imaginais pas me retrouver en tête de liste", a assuré Mme Trautmann, déjà élue maire de Strasbourg à deux reprises, en 1989 puis en 1995. "Je ne suis ni une revenante, ni un fantôme, non, je suis bien vivante et si je n'avais pas prévu du tout d'être dans cette position, je dois assumer aussi cette responsabilité".
"Mon ambition c'est que nous gagnions", a ajouté cette figure politique locale, qui a également été ministre de la Culture et de la Communication de juin 1997 à mars 2000 dans le gouvernement de Lionel Jospin.
Le fait qu'elle prenne la tête de la liste socialiste est susceptible de redistribuer les cartes dans la campagne pour les municipales à Strasbourg, où Alain Fontanel (LREM) et Jeanne Barseghian (Verts) semblaient jusque-là faire la course en tête.
Apportant son soutien début novembre à la candidature de Mathieu Cahn, Catherine Trautmann avait promis une campagne de "proximité" et de "contact" face à "l'armada nationale" déployée par LREM pour soutenir, Alain Fontanel, avec force visites ministérielles.
Déjà chargée de l'élaboration du projet de la liste socialiste, elle s'était dite persuadée que les Strasbourgeois attendaient plus un engagement local des candidats qu'une "posture d'héritier", visant là aussi Alain Fontanel dont le maire socialiste sortant, Roland Ries, avait fait un temps son Dauphin.
A 75 ans, Roland Ries, qui achève un deuxième mandat consécutif (après avoir été déjà maire de 1997 à 2000 lorsque Catherine Trautmann était membre du gouvernement Jospin), ne se représente pas.