La journaliste Aude Lancelin va lancer mardi soir une nouvelle webTV militante appelée le "QG", qui doit concurrencer le Média, la webTV dont elle vient de quitter la direction.
"QG, le média libre" se donne pour mission d'"inspirer et accompagner le combat de ceux qui, depuis les lanceurs d’alerte jusqu’aux +gilets jaunes+, aux militants pour le climat ou en faveur des droits fondamentaux, se retrouvent sans leviers face à des gouvernements occidentaux toujours plus répressifs, ou ne trouvent plus de relais suffisamment clairs et indépendants dans les médias traditionnels", a souligné Aude Lancelin.
Au programme de ce QG, diffusé sur Youtube et sur Facebook: des émissions de débat, des reportages, et des entretiens "avec des personnalités tenues en lisière des plateaux de télévision habituels".
Un projet semblable à celui du Média, la webTV dont Aude Lancelin a quitté la direction avec fracas début avril. Elle avait dénoncé un "putsch" à la tête de cette webTV fondée par des proches de la France Insoumise en 2017, tandis que la rédaction assurait vouloir régler des problèmes de management en lui enlevant la présidence du Média, dont elle assurait aussi la direction de la rédaction.
Le Média, dont elle est restée salariée, a indiqué lui avoir transmis lundi, après une tentative de conciliation, une lettre de licenciement pour "faute lourde", que l'AFP a pu consulter.
Le site reproche notamment à Aude Lancelin d'avoir "diffusé des informations erronées" sur son employeur et d'avoir adopté "une stratégie mise en place depuis plusieurs mois dans le but de couler définitivement Le Média".
Virginie Cresci, l'ancienne rédactrice en chef du Média, est aussi convoquée pour un entretien préalable à un licenciement.
La rédaction du Média, qui compte une trentaine de collaborateurs, est dirigée depuis par le journaliste d'investigation Denis Robert. L'association, qui devrait adopter un statut coopératif à la rentrée, est dirigée par l'historien Julien Théry et a séduit environ 17.000 souscripteurs depuis son lancement début 2018.
La rédaction de QG démarre avec un "petit noyau" de cinq personnes mais "vise à s'étoffer dès l'automne", a déclaré Aude Lancelin.
Sans publicité et sans actionnaires, QG compte se financer en lançant mardi un appel aux dons, avant de devenir "un site audiovisuel en accès semi-payant", "à l’image des seuls médias en ligne qui soient parvenus à atteindre l’équilibre depuis une dizaine d'années en France", souligne Aude Lancelin.