Pascal Pavageau, numéro un de Force ouvrière, a demandé vendredi à l'exécutif de "renoncer" au prélèvement de l'impôt à la source, dont l'entrée en vigueur au 1er janvier n'est plus certaine et qui constitue à ses yeux "une mauvaise mesure".
"On va demander (à Emmanuel Macron, ndlr) d'être plus clair, et nous on lui demande de renoncer, de ne pas mettre en place cette mesure, (...) qui est une mauvaise mesure pour plein de raisons", a déclaré Pascal Pavageau vendredi sur France Info.
Le président de la République a indiqué jeudi qu'il attendait encore "des réponses très précises" sur certains points de la réforme "avant de donner une directive finale", le prélèvement à la source devant normalement entrer en vigueur le 1er janvier.
"Avoir supprimé des effectifs par milliers dans l'ensemble des administrations des finances publiques conduit aussi à (...) un principe de réalité sur lequel se heurte aujourd'hui le président de la République, qui est qu'ils sont dans l'incapacité technique de le faire sans bug", a expliqué le secrétaire général de FO.
Selon lui, "il existe (déjà, ndlr) la mensualisation en matière de simplification pour ceux qui le souhaitent".
"Celui qui fera le prélèvement serait théoriquement les entreprises, ce qui va générer énormément de couacs, potentiellement des risques en matière de fraude ou autre", a poursuivi le dirigeant syndical.
L'autre écueil, "c'est de faire en sorte que, systématiquement, les prélèvements sociaux, la CSG et maintenant l'impôt soient prélevés par le même collecteur, à savoir l'entreprise, de manière à ce qu'un gouvernement, à un moment donné, soit en capacité de faire un prélèvement unique et donc de supprimer, d'anéantir l'ensemble du prélèvement fléché vers la Sécurité sociale", a-t-il déclaré.
"Nous avons même fait la démonstration qu'avec le prélèvement à la source, il y aura une baisse de rentrées fiscales pour les recettes publiques d'une manière générale", a-t-il affirmé en s'interrogeant sur l'intérêt de "casser" l'"efficience de notre système d'impôt sur le revenu, qui est sans doute l'un des meilleurs" en Europe.
Outre l'"impact psychologique" sur les citoyens, il a aussi alerté sur les répercussions de cette mesure "sur l'économie en termes immédiats de consommation et donc de croissance".