Alexis Corbière, député de la France Insoumise, a affirmé dimanche que "la bataille va se jouer sur plusieurs fronts", dont la rue, sur la réforme de la SNCF voulue par un gouvernement "fourbe" qui fait un pas "vers la privatisation".
Convaincu que "le gouvernement veut mettre un premier pas (...) qui va vers la privatisation" mais qu'"ils sont fourbes parce qu'ils savent qu'il y a une sensibilité bien française à défendre ce grand service public", M. Corbière a jugé qu'"il faut se mobiliser, la bataille va se jouer sur plusieurs fronts", au "Grand Rendez-Vous" Europe1/LesEchos/CNEWS.
"Pour noyer son chien, on l'accuse l'avoir la rage" mais "en quoi le statut des cheminots serait responsable des dysfonctionnements de la SNCF ?" et de son endettement, a ajouté cet élu de Seine-Saint-Denis, pour qui "personne ne veut voir privatiser le train, comme en Grande-Bretagne, avec des accidents à répétition, des prix du billet prohibitifs, des gens en précarité".
"Mobilisons-nous", a lancé Alexis Corbière, évoquant la journée de mobilisation des fonctionnaires le 22 mars, à laquelle plusieurs syndicats de cheminots proposent de se joindre, car "c'est un patrimoine commun qu'ils veulent brader et qui va avoir des conséquences, y compris écologiques".
Sur cette réforme, que l'exécutif envisage de faire passer par ordonnances, "on va brutaliser le Parlement sur quelque chose qui n'était pas dans le programme de M. Macron", a encore critiqué M. Corbière. Les Insoumis, "au Parlement, on va faire notre boulot, à 17 peut-être 18-19 selon les (résultats des législatives) partielles", a-t-il promis.
Il n'a pas jugé rassurants les propos du Premier ministre Edouard Philippe sur de futurs titres incessibles de la SNCF, "à peu près le même vocabulaire avant la destruction de La Poste" selon lui, ou sur le maintien des petites lignes, "laissées aux régions qui, bien souvent, seront obligées de les fermer demain" par manque de moyens.
De son côté, Adrien Quatennens, député Insoumis du Nord, a souhaité sur BFMTV que le "22 mars soit le coup d'envoi des mobilisations sociales contre le gouvernement qui ouvre mille fronts".
Non seulement "le service public a un coût" mais la dette, "héritage historique et creusée par de mauvaises décisions", "n'est pas un argument" pour cette réforme et peut être réduite par "des investissements et un service attractif", selon ce membre de la commission des Affaires sociales, défendant un "pôle public" ferroviaire et le développement du fret plutôt que "l'uberisation de la SNCF".