Politique
Emmanuel Macron répondra à des personnalités et des téléspectateurs pendant deux heures sur l’actualité nationale et internationale. A cette occasion, le chef de l’Etat pourrait annoncer l’organisation d’un référendum.
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Par Public Sénat
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Après les derniers départs des poids lourds du parti comme Xavier Bertrand, Alain Juppé, ou encore Dominique Bussereau, Laurent Wauquiez compte ses troupes.
Parmi les scrutins de 2017, s’il y en a bien un à retenir pour la droite, il s’agit bien des sénatoriales. Avec 146 membres au groupe LR, elle a fait mieux que résister à la vague du « nouveau monde » en restant majoritaire. « Dans notre groupe, on a eu la victoire des sénatoriales mais on a eu une autre victoire : malgré nos différences, nos sensibilités, notre diversité, on a gardé notre unité. En quelque sorte, notre groupe est peut-être une sorte d’avant-garde par rapport à notre famille politique » veut croire Bruno Retailleau, président du groupe LR du Sénat. La campagne de Laurent Wauquiez pour la présidence du parti jugée trop clivante par ses adversaires, serait donc un lointain souvenir. La preuve de cette volonté de rassemblement, c’est l’ancien député, Jean Leonetti, pas vraiment à la droite de la droite, qui devrait prendre la présidence du conseil national du parti.
Et à quelques jours de ce premier conseil national de l’ère Wauquiez, cette visite au Sénat, (assemblée représentant les collectivités territoriales), est un terrain propice pour affiner son principal angle d’attaque à l’encontre d’Emmanuel Macron : la défense des territoires. « Les élus de terrain, ont cette parole de bon sens, qui je trouve, manque trop souvent à ce gouvernement et au président de la République » a-t-il considéré. Une forme de cohérence avec ses propos de l’automne dernier, où Laurent Wauquiez estimait qu’Emmanuel Macron « était hanté par une haine de la province ».
« On a parlé de la représentation des territoires et des communes qui est aujourd’hui fortement menacée par une orientation très parisienne » confie-t-il. Raison pour laquelle, le président LR assure « qu’il va avoir besoin du Sénat ». « Il y a besoin au fond de cette force qu’incarnent les sénateurs qui sont la voix des territoires. C’est ce que nous allons porter ensemble » a-t-il ajouté.
Et selon les sénateurs LR cette « voix des territoires » est menacée par la prochaine réforme constitutionnelle voulue par le chef de l’État. Après une allocution du président du Sénat, Gérard Larcher, Laurent Wauquiez a repris à son compte « les lignes rouges » de la Haute assemblée au sujet de la révision de la Constitution. Comme la limitation à trois du nombre de mandats consécutifs, la volonté d’assurer une bonne représentation des territoires, notamment ruraux, dans le cadre de la réduction du nombre de parlementaires. Le scrutin devra rester au niveau départemental.
À l’image du Sénat, Laurent Wauquiez a plaidé pour une « droite de propositions » et non une droite « d’opposition pavlovienne » selon les mots de Bruno Retailleau. « Il nous a dit que lorsqu’il était député, puis ministre, il avait pu apprécier le travail de fond du Sénat » rapporte Michel Raison, sénateur de Haute-Saône et secrétaire du Sénat. « Il souhaite que les députés et les sénateurs travaillent beaucoup plus en amont des textes, comme cela se passe lors des commissions mixtes paritaires » complète Catherine Procaccia, sénatrice du Val-de-Marne. Une meilleure coordination du travail législatif entre parlementaires LR qui devrait être chapeautée par la sénatrice des Yvelines, Sophie Primas, une proche de Gérard Larcher.
Enfin, Laurent Wauquiez a évoqué le calendrier électoral et notamment les élections européennes de 2019. Une échéance à risque pour Les Républicains tant les points de vue divergent sur la construction de l’Union. « Il a expliqué qu’il existe un chemin sur l’Europe qui est en capacité de réunir toutes les sensibilités. Nous sommes Européens mais nous ne sommes pas fédéralistes comme Emmanuel Macron. Nous sommes souverainistes. Nous pensons à l’Europe des Nations ; Mais nous nous pensons qu’il y a une Europe à reconstruire » rapporte Sophie Primas.
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