Vaccins, blouses : Roselyne Bachelot sermonne une partie des médecins lors de son audition
L’ancienne ministre de la Santé, entendue par la commission d’enquête du Sénat sur la lutte contre les pandémies, est revenue sur les freins logistiques et humains qui ont perturbé la campagne vaccinale contre la grippe A H1N1 en 2009. Elle a également dénoncé un recul des mesures d’asepsie dans les professions médicales.
Le nom de l’inventeur du vaccin contre la rage résonne souvent dans la salle Médicis, cette salle du Sénat où se déroulent les auditions de la commission d’enquête d’évaluation des politiques publiques face aux pandémies. Ce 17 septembre, c’est l’ancienne ministre de la Santé (de 2007 à 2012) Roselyne Bachelot qui a rappelé l’œuvre du célèbre scientifique. Un héritage qui s’effrite selon elle, ce qu’elle a « regretté » au moment de la gestion de la grippe A H1N1 en 2009, qu’elle a affrontée. « Je n’ai pu que constater que l’on avait terriblement baissé la garde. En tant que citoyenne, je le constate encore aujourd’hui : dans le pays de Pasteur les notions d’asepsie paraissent avoir été oubliées. Est-ce qu’on voit au moment de l’épidémie de grippe les pharmaciens porter des masques ? Non. Dans les cabinets médicaux, des médecins porter des blouses ? Très peu. Est-ce qu’on les voit masqués chez des malades sur une angine streptocoque. Non. Il suffit d’aller dans les hôpitaux pour voir des blouses largement ouvertes. Il n’y a pas si longtemps dans les blocs chirurgicaux, il n’était pas question de porter une barbe. C’est courant. Je ne peux que regretter cela. »
« Je souhaite bon courage à mes successeurs qui auront à gérer une campagne de vaccination »
L’ancienne ministre s’est aussi confiée sur les ratées de la campagne de vaccination, affirmant que les « soignants de ville » n’avaient « jamais été écartés dans la crise H1N1 ». Selon elle, des difficultés d’approvisionnement et de conditionnement (par boîtes de 500) ont compliqué la tâche des cabinets médicaux. « Je souhaite bon courage à mes successeurs qui auront à gérer une campagne de vaccination. C’est très compliqué, ce sont des produits très fragiles », a commenté la ministre, indiquant au passage qu’elle n’avait « jamais été juchée sur des caisses de vaccins ».
À la « méfiance vaccinale » d’une partie de la population, Roselyne Bachelot a également épinglé l’opposition d’une partie significative des médecins. « On ne peut pas oublier qu’une minorité importante, d’environ 40 % – ce qui est considérable – ne voulait pas vacciner, ce qui posait des problèmes d’organisation entre médecins vaccinateurs et non-vaccinateurs. » Elle estime que la proximité des élections professionnelles à l’époque « n’a pas arrangé les choses ».
« Les anti-vaccins sont montés au front d’une manière incroyable » en 2009-2010, se remémore-t-elle, ciblant « la violence inouïe » des déclarations de l’eurodéputée EELV Michèle Rivasi.
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.
À la sortie d’une réunion avec les partis, hors LFI ou RN, le patron des députés de la Droite républicaine insiste à nouveau sur la nécessité d’aboutir à un accord de non-censure pour qu’un gouvernement survive. Il maintient sa ligne rouge : la droite ne veut ni ministres issus de la France insoumise, ni application du programme du Nouveau Front populaire.