La « gravité » des déboires fiscaux de Thomas Thévenoud au menu du Conseil constitutionnel
Le Conseil constitutionnel examine mardi un recours de l'ancien secrétaire d'État au Commerce extérieur Thomas Thévenoud, qui...

La « gravité » des déboires fiscaux de Thomas Thévenoud au menu du Conseil constitutionnel

Le Conseil constitutionnel examine mardi un recours de l'ancien secrétaire d'État au Commerce extérieur Thomas Thévenoud, qui...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Le Conseil constitutionnel examine mardi un recours de l'ancien secrétaire d'État au Commerce extérieur Thomas Thévenoud, qui estime que ses déboires fiscaux ne sont pas d'une "gravité" telle qu'ils doivent lui valoir une double sanction, pénale et fiscale.

La Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par les avocats de l'ancien ministre avait été transmise en septembre par la Cour de cassation aux "Sages", qui contrôlent la conformité des lois avec la Constitution.

Ce recours vise la combinaison de deux articles du code général des impôts autorisant le cumul de sanctions pénales et fiscales s'agissant de l'omission volontaire "de faire sa déclaration dans les délais prescrits".

Thomas Thévenoud, moqué pour avoir invoqué une "phobie administrative", avait été condamné en appel le 31 janvier à 12 mois de prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité, comme son épouse.

La justice reprochait au couple de ne pas avoir déclaré ses revenus en 2012 et d'avoir, de 2009 à 2013, rempli sa déclaration en retard malgré plusieurs relances et mises en demeure de l'administration fiscale.

Ils avaient par ailleurs régularisé leur situation en 2014 et s'étaient acquittés de 20.500 euros de pénalités de retard.

La défense de Thomas Thévenoud n'avait eu de cesse de soulever que ce cumul de sanctions pénales et fiscales est anticonstitutionnel.

En juin 2016, le Conseil constitutionnel avait débouté l'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac et la famille de marchands d'art Wildenstein en autorisant le cumul de poursuites pénales et de sanctions fiscales, dans les cas "les plus graves de dissimulation frauduleuse de sommes soumises à l'impôt". "Cette gravité peut résulter du montant des droits fraudés, de la nature des agissements de la personne poursuivie ou des circonstances de leur intervention", avait précisé le Conseil constitutionnel.

Les Sages devront préciser leur position quant au délit d'"omission", considéré comme moins "grave" par la défense de l'ancien secrétaire d'État.

"Si le Conseil constitutionnel nous suit, cela aboutira à faire tomber les poursuites pénales", soulignait en septembre l'un des avocats de Thomas Thévenoud, Patrice Spinosi.

Cette QPC est adossée à un pourvoi des époux Thévenoud contre leur condamnation, qui sera examiné par la Cour de cassation une fois que le Conseil constitutionnel se sera prononcé.

Thomas Thévenoud avait démissionné le 4 septembre 2014, neuf jours seulement après sa nomination, en raison de cette affaire.

Partager cet article

Dans la même thématique

La « gravité » des déboires fiscaux de Thomas Thévenoud au menu du Conseil constitutionnel
3min

Politique

Budget : « Le compte n’y est pas du tout », prévient la maire (PS) de Nantes Johanna Rolland

Dernier jour au Sénat pour l’examen du PLFSS avant un vote solennel sur l’ensemble du texte en fin de journée. Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, prévient que son camp ne votera pas le texte actuel assurant que leur objectif reste la suspension de la réforme des retraites qui a été rejetée hier par les sénateurs.

Le

La « gravité » des déboires fiscaux de Thomas Thévenoud au menu du Conseil constitutionnel
4min

Politique

Dans une ambiance tendue, le Sénat rétablit le gel des pensions et des prestations sociales en l’assouplissant

Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimé à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.

Le