Les Français ont un « sentiment d’abandon » de la part des politiques

Les Français ont un « sentiment d’abandon » de la part des politiques

Invité de l’émission Sénat 360, le politologue Bruno Cautrès est venu commenter le 8ème baromètre de la confiance des Français, étude réalisée par Opinionway pour le Cevipof.
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Les Français se sentent abandonnés par leur classe politique. C’est ce qui ressort du dernier baromètre du Cevipof (Institut de recherches politiques de Sciences Po) de la confiance des Français. Bruno Cautrès, politologue et chercheur à ce même institut l’explique : «Ils ont le sentiment qu’il n’y a pas de boussole, qu’on les a abandonnés un jour au milieu de la forêt. Que les hommes politiques ne sont, au fond, tournés que vers eux-mêmes. Qu’ils sont corrompus, qu’ils ne sont pas empathiques ». Pour le politologue cela traduit surtout de façon plus profonde que les Français ont le sentiment que les hommes politiques ont  « perdu le contrôle de la situation » depuis le début des années 90.

Pour le politologue, les Français ont un fort attachement à la question de la représentation et s’intéressent beaucoup à l’élection présidentielle : « Il y a dans notre enquête, véritablement ce paradoxe : on continue de s’intéresser, on a envie de participer, de dire son mot, on est prêt à manifester pour défendre ses idées, on trouve que le référendum est une bonne chose (…) et en même temps, on trouve que ceux qui servent la chose publique ne méritent pas la considération, le respect. Ils éprouvent même du dégoût pour l’activité politique ». [28 % des personnes interrogées ont du dégoût vis-à-vis des politiques NDLR].

Pourtant, les remèdes existent pour Bruno Cautrès : « Il y a une aspiration à la prise de parole. Une aspiration à construire un nouveau dialogue dans les deux sens. Que les hommes politiques s’adressent d’une autre manière, qu’ils donnent une autre exemplarité aux citoyens. Et dans l’autre sens, il y a une demande qu’aussi ces citoyens expriment quelque chose. Que des opportunités leur soient données ». Et de conclure : « Pour le prochain président, l’un des chantiers les plus prioritaires, les plus essentiels, c’est ce chantier de ressourcer, de renouveler notre modèle démocratique ».

Alors que l’élection présidentielle est en cours et que se profilent les élections législatives, cette étude pourrait bien donner du grain à moudre pour tout politique en campagne.  

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