Présidentielle : revenu jeune, gratuité des transports, apprentissage… ce que proposent les candidats pour la jeunesse

Présidentielle : revenu jeune, gratuité des transports, apprentissage… ce que proposent les candidats pour la jeunesse

Public Sénat passe en revue les principales propositions des candidats déclarés à la présidentielle sur l’enseignement supérieur, la lutte contre la précarité étudiante et l’accès au monde du travail.
Romain David

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Les jeunes seront-ils nombreux à aller voter pour la présidentielle ? Leur faible mobilisation lors des dernières élections laisse planer le doute : 79 % des 18-34 ans ne se sont pas déplacés pour les régionales, selon un sondage Ipsos pour France Télévisions et Radio France. Ce chiffre fait de cette tranche d’âge la plus touchée par l’abstentionnisme. Néanmoins, une enquête Ipsos - Sopra Steria publiée lundi pour la Fédération des associations générales estudiantines (FAGE) nous rappelle que la présidentielle est souvent bien plus mobilisatrice, puisque 8 jeunes sur 10 interrogés envisagent de se rendre aux urnes le 10 avril prochain. Il faut dire que les candidats à l’Élysée ne manquent pas de propositions pour tenter de capter un électorat qui pourrait voter pour la première fois, et consacrent ainsi des pages entières de leurs programmes aux étudiants et aux jeunes actifs.

À de rares exceptions, presque tous ont fait de la lutte contre la précarité un axe majeur des mesures qu’ils consacrent à la jeunesse. Ainsi, de l’extrême gauche à l’extrême droite de l’échiquier politique, beaucoup s’accordent sur la nécessité d’un complément de revenus pour aider les étudiants, mais avec des nuances plus ou moins marquées quant aux sommes et aux conditions d’attribution. Public Sénat fait le point sur les mesures portées par les huit principaux candidats déclarés à l’Élysée.

Fabien Roussel

Nous sommes une puissance économique qui maltraite ses enfants. Nous voulons garantir à chacun de pouvoir étudier sans avoir à travailler à côté.  (Le 24 Janvier 2022, lors de la présentation du programme au siège du PCF)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. La réforme du lycée et du baccalauréat sera abrogée, entraînant également la suppression de Parcoursup, la plateforme d’affectation des futurs étudiants. L’obtention du baccalauréat garantira à chaque jeune une place dans une formation choisie. Pour pallier les places manquantes dans l’enseignement supérieur, Fabien Roussel prévoit la construction de quatre nouvelles universités et le recrutement de 10 000 enseignants-chercheurs. Ces différentes mesures impliqueront une augmentation sensible du budget consacré à l’enseignement supérieur, que le candidat veut faire passer de 14 à 20 millions d’euros à la fin du quinquennat.

Contre la précarité. L’accès au RSA sera immédiatement élargi aux moins de 25 ans. Cette mesure aura toutefois vocation à s’éteindre à mesure que progressera l’accès des jeunes à l’emploi, précise le programme du candidat. Fabien Roussel propose la mise en place d’un revenu jeune de 850 euros par mois pour en finir avec le salariat étudiant « qui représente la première cause de l’échec à l’université ». La rémunération des alternants ne pourra pas être inférieure au salaire minimum (le candidat veut faire passer le Smic à 1 500 euros net par mois). Sur le logement, il entend multiplier par trois le parc immobilier du CROUS, pour le faire passer en 5 ans de 175 000 à 525 000 logements. Par ailleurs, l’accès aux transports en commun, aux TER ainsi que le permis de conduire seront gratuits pour les moins de 25 ans.

Favoriser l’insertion professionnelle. Les grandes et moyennes entreprises devront réserver au moins de 25 ans 10 % de leurs nouvelles embauches. Fabien Roussel prévoit également un plan d’embauches dans la fonction publique à destination des jeunes titulaires d’un simple brevet. Rappelons que le candidat veut recruter 500 000 nouveaux fonctionnaires, à destination prioritairement des secteurs de la santé, de l’enseignement et de la justice. Les postulants seront rémunérés durant leur formation mais devront, en contrepartie, travailler pendant au moins dix ans dans le service public.

» Lire notre article - Présidentielle : Fabien Roussel présente 180 propositions pour « une France des jours heureux »

Jean-Luc Mélenchon

Jeunes gens, ce monde est beau et vous méritez un monde moins moche. Vous n’aurez rien du tout si vous ne faites rien ! (Meeting à Reims, le 17 octobre 2021)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. Jean-Luc Mélenchon veut étendre l’instruction obligatoire jusqu’à 18 ans. Le fondateur de la France insoumise propose la gratuité de l’enseignement supérieur, de la licence au master. La plateforme Parcoursup sera démantelée et l’accès à la formation choisie garanti à tous les bacheliers. Jean-Luc Mélenchon table sur la construction de 15 000 logements universitaires par an sur cinq ans, couplé à un grand plan de rénovation de l’immobilier universitaire, et l’octroi de 8 000 allocations doctorales par an.

Contre la précarité. Le programme de Jean-Luc Mélenchon propose une « garantie d’autonomie » (de 1 063 euros pour une personne seule) à partir de 16 ans, pour les jeunes étudiants ou ceux qui sont en voie de professionnalisation, et qui ne sont plus rattachés au foyer fiscal de leurs parents.

Favoriser l’émancipation et la mobilité. Jean-Luc Mélenchon est favorable à l’élargissement du droit de vote à 16 ans, et à la mise en place d’une « conscription obligatoire » sous la forme d’un service citoyen.

Pour l’insertion professionnelle. Les périodes de stage et d’apprentissage seront comptabilisées pour l’ancienneté, les congés, et les droits à la formation. Jean-Luc Mélenchon entend limiter le nombre d’emplois précaires dans les PME et les grandes entreprises. L’insoumis veut créer « une garantie d’emploi », qui permettra à un chômeur longue durée d’être embauché « dans un secteur utile » au Smic (le candidat propose un Smic revalorisé à 1 400 euros).

Yannick Jadot

Les jeunes vivent une immense précarité. Vous êtes victimes, dans le langage des enquêtes d’opinion, d’éco-anxiété. Un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Un tiers n’arrive pas à se soigner correctement. Ma première mesure sera de mettre en place ce que j’appelle ‘le revenu citoyen’.  (Le 22 février 2022, sur France Inter)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. L’écologiste veut intégrer à la réforme du baccalauréat de nouvelles « modalités d’évaluation », notamment sur les travaux collectifs. Il souhaite la création d’un « service public d’orientation », en lien avec les entreprises et les collectivités, et la mise en place de journées d’immersion des lycéens dans l’enseignement supérieur. Parcoursup sera remplacé par un autre système « qui tiendra compte des priorités de choix des élèves et n’introduira pas d’inégalités de traitement en lien avec le milieu social de l’élève. » L’eurodéputé table sur l’ouverture de 100 000 places en première année d’études, notamment dans les formations courtes des métiers de la transition écologique et du médico-social pour régler les problèmes d’engorgement des filières. Comme Fabien Roussel, il évoque le recrutement de 10 000 enseignants-chercheurs.

Contre la précarité. Yannick Jadot défend l’instauration d’un « revenu citoyen » d’au moins 740 euros, qui sera versé automatiquement à partir de 18 ans. Cumulé avec les allocations logement et la prime d’activité, « il garantira que personne ne vive avec moins de 918 euros » par mois, précise le programme. Ce revenu cesse de s’additionner avec un éventuel salaire, dès lors que le bénéficiaire sort du seuil de pauvreté.

Pour favoriser l’émancipation et la mobilité. Yannick Jabot veut renforcer le service civique national. Il est favorable au droit de vote dès l’âge de 16 ans. S’il est élu, un passe « liberté climat » permettra, pour 50 ou 100 euros par mois, à un jeune de 16 à 25 ans d’utiliser les transports en commun dans toutes les collectivités de France. Les jeunes de la même classe d’âge qui en font la demande pourront également se voir prêter un vélo. Le Pass’Sport, actuellement réservé aux 6-18 ans, sera élargi aux jeunes de 20 ans.

Christiane Taubira

Aujourd’hui, une partie de notre jeunesse ne peut étudier ou se former pour des raisons financières. Le système de bourses est injuste pour les classes moyennes. (Programme de la candidate)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. Christiane Taubira veut une évaluation de Parcoursup, « un dispositif inégalitaire qui provoque des aubaines de profit ». Sur France Inter, elle s’est prononcée pour le rétablissement de la hiérarchisation des choix, et l’anonymisation du lycée d’origine. « Il ne faut pas d’indicateurs qui permettent d’évacuer automatiquement les candidatures ». Le programme électoral de la candidate porte une prise en charge à 100 % des coûts d’études ou de formation pour les décrocheurs de 18 à 25 ans, c’est-à-dire ceux qui ne sont ni en étude, ni en situation d’emploi ou en formation.

Favoriser l’émancipation et la mobilité. Christiane Taubira propose un revenu d’émancipation pour les étudiants de 800 euros par mois pendant cinq ans, sans condition de ressources. L’ancienne garde des Sceaux de François Hollande veut aussi étendre le RSA aux jeunes de 18 ans sans ressources. Sur France Inter, le 22 février, elle a indiqué souhaiter qu’une partie de son plan vélo de 500 millions d’euros, pour aider les collectivités à développer de nouvelles formes de mobilités, soit consacrée à la jeunesse.

Pour l’insertion professionnelle. Un « capital vie » de 20 000 euros pourra être accordé aux jeunes qui souhaitent se lancer dans un projet professionnel. Une « agence des jeunesses de France » sera chargée d’étudier les demandes.

Anne Hidalgo

Je veux redonner aux jeunes les moyens de leur autonomie. Je créerai une dotation 5 000 euros pour chaque jeune, pour leur permettre de construire leurs projets personnels et professionnels. C’est une mesure de confiance dans la jeunesse. (Le 18 janvier 2022 sur LCI)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. Anne Hidalgo se prononce pour la suppression de la plateforme Parcoursup, à la faveur d’un accompagnement personnalisé pour chaque élève. De nouvelles places seront ouvertes dans les filières les plus engorgées de l’enseignement supérieur. Un plan de rattrapage permettra de réaligner les conditions d’accueil et d’enseignement dans les universités. Anne Hidalgo souhaite également créer un « Erasmus culturel » à destination des jeunes artistes et des étudiants en art.

Favoriser l’émancipation. Anne Hidalgo est pour un droit de vote à 16 ans. Un « minimum jeunesse » de 564 euros par mois sera versé à tous les jeunes de 18 ans, sans condition de ressources. « Ce droit sera assorti d’un accompagnement garanti vers l’emploi, la qualification et l’autonomie », stipule le programme. Une dotation en capital de 5 000 euros leur sera également accordée à leur 18e anniversaire pour leur permettre de financer un projet professionnel ou personnel.

Pour l’insertion professionnelle. La maire de Paris souhaite que l’ensemble des formations de l’enseignement supérieur proposent des emplois du temps compatibles avec un travail ou une alternance. Pour favoriser l’entrée des jeunes sur le marché du travail, elle veut renforcer l’accès à la formation professionnelle. Anne Hidalgo entend aussi créer une « agence du retour » à destination des Ultramarins qui, après des études ou une formation dans l’Hexagone, espèrent pouvoir travailler dans leur territoire d’origine. Son programme défend également une assurance chômage universelle « pleinement accessible aux jeunes », mais ne donne pas de précisions sur la tranche d’âge concernée.

» Lire notre article - Anne Hidalgo dévoile son programme centré sur la revalorisation du travail et l’écologie

Valérie Pécresse

Je veux me battre pour une France juste et fraternelle qui se donne pour objectif de retrouver les premiers rangs dans l’éducation de sa jeunesse. Une France où il est possible, par ses études, son travail et son courage, d’aller plus haut que ses parents. (Le 22 juillet 2021, discours au Pavillon Baltard)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. Valérie Pécresse veut renforcer l’enseignement du français et des mathématiques, et mettre en place une 6e de consolidation pour les enfants ne maîtrisant pas les savoirs fondamentaux à leur entrée au collège. La création d’ « une réserve nationale éducative d’enseignants retraités » devra permettre de lutter contre le décrochage scolaire et de mettre en place un service de soutien scolaire. La candidate souhaite qu’il soit possible de suivre une première année d’université depuis les bancs du lycée, « et ainsi lutter contre l’autocensure des bacheliers liée au coût de la vie dans les villes. »

Favoriser l’émancipation et la mobilité. L’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur de Nicolas Sarkozy défend la création d’une « banque des jeunes », pour l’octroi de prêts garantis par l’Etat et destinés à financer des études ou un projet professionnel. Par ailleurs, un « revenu jeune actif » de 670 euros par mois sera accordé à ceux qui se forment pour les secteurs marqués par des difficultés de recrutement.

Pour l’insertion professionnelle. Les entreprises de moins de 10 salariés qui prennent en charge la formation d’un apprenti seront exonérées de toutes charges patronales.

Marine Le Pen

Je veux une jeunesse de France fière d’elle et confiante. Une jeunesse certaine d’être soutenue et protégée à chacune des étapes de sa vie et lui permettant de se projeter dans l’avenir : les études, l’entrée sur le marché du travail, l’achat d’un bien immobilier, la fondation d’une famille. (Programme de la candidate)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. Marine Le Pen veut relancer la construction de logements étudiants : 100 000 sur l’ensemble du mandat. L’accès à ces logements sera soumis à un principe de « priorité nationale » - l’un des grands chevaux de bataille du Rassemblement national -, avec une « attention particulière » pour les Ultramarins.

Contre la précarité. Les jeunes qui occupent un emploi en parallèle de leurs études se verront octroyer par l’État un complément de rémunération, plafonné à 200 euros mensuels et à 300 euros pour les boursiers. Marine Le Pen réclame la gratuité des transports ferroviaires aux heures creuses pour les 18-25 ans.

Favoriser l’émancipation et la mobilité. La candidate souhaite, dès son accession à l’Elysée, une exonération d’impôts sur le revenu pour les moins de 30 ans. Les jeunes couples pourront également bénéficier d’un prêt public de 10 000 euros à taux zéro sur dix ans pour accéder à la propriété. Le capital restant sera transformé en don à la naissance du troisième enfant. « Moyennant une somme modique », les internats des « zones touristiques » seront mis à la disposition des étudiants qui ont besoin de se déplacer pour prendre un job d’été.

Pour l’insertion professionnelle. La mise en place d’un chèque formation versé par l’État devra permettre d’améliorer la rémunération des 18-25 ans, sans peser sur l’employeur. Une entreprise créée par un jeune de moins de 30 ans sera exonérée de l’impôt sur les sociétés pour une durée de cinq ans.

Éric Zemmour

Je m’engage pour vous, pour votre génération. Si je me suis engagé, c’est pour arrêter l’immigration et éviter que notre pays, quand vous serez plus vieux, devienne le Liban en grand et soit menacé d’islamisation. J’ai des enfants, je me bats pour transmettre la France telle que nous l’avons connue, telle que nous l’avons reçue. (Le 22 février 2022 sur France Inter)

Sur l’enseignement et l’accès aux études. Le candidat n’a pas de volet spécifiquement consacré à la jeunesse dans son programme, mais s’attarde longuement sur l’éducation, et notamment l’école primaire. Éric Zemmour veut installer un « grand ministère de l’Instruction publique », et rétablir le certificat d’études (supprimé en 1989) pour mieux contrôler l’acquisition des fondamentaux : lire, écrire et compter. Il est favorable au port de la blouse à l’école. Au collège, il souhaite instituer des classes de niveaux et renforcer l’enseignement du latin, du grec et de la musique. Il entend également abroger la réforme du lycée et du baccalauréat. Concernant l’orientation des futurs étudiants, le polémiste a expliqué sur France Inter, le 22 février, que les interventions des conseillers d’orientation dans les établissements devaient être renforcées, en particulier dans le milieu rural. Il veut instaurer un numerus clausus dans les secteurs trop encombrés, comme la sociologie. Éric Zemmour souhaite également que l’algorithme de Parcoursup soit rendu public et que la discrimination positive ne soit plus un facteur de sélection des futurs étudiants.

Favoriser l’insertion professionnelle. Toujours sur France Inter, le fondateur de Reconquête a annoncé l’exonération pendant deux ans de charges sociales pour toutes les entreprises qui embauchent deux apprentis en CDI.

» Lire notre article - Présidentielle : RIC, RIP… 50 nuances de référendums dans les programmes des candidats

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