Sénat: soupçons de détournements de fonds concernant un élu LR

Sénat: soupçons de détournements de fonds concernant un élu LR

Le sénateur Les Républicains (LR) Jean-Claude Carle, ancien trésorier du groupe UMP (devenu LR) à la Chambre haute, a été mis en...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le sénateur Les Républicains (LR) Jean-Claude Carle, ancien trésorier du groupe UMP (devenu LR) à la Chambre haute, a été mis en examen dans l'enquête sur des détournements de fonds publics au profit d'élus de droite, a-t-on appris mercredi de source judiciaire, confirmant une information du Dauphiné Libéré.

M. Carle a été mis en examen le 30 novembre pour détournement de fonds publics par personne chargée d'une mission de service public, tandis que l'un de ses collaborateurs, Michel Talgorn, a été mis en examen le 16 novembre pour détournement de fonds public par un particulier, a précisé la même source.

"Cela concerne ma fonction de trésorier du groupe UMP. J'ai été l'exécutant de mesures et de règles collectives qui étaient en place depuis des années. Ce n'était pas quelque chose d'occulte", a commenté l'élu, sénateur de Haute-Savoie, auprès de l'AFP.

Les investigations avaient démarré en juillet 2012 après un signalement de la cellule de renseignement de Bercy, Tracfin. Après une enquête préliminaire, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour des faits d'abus de confiance et de blanchiment, avant d'élargir l'instruction aux soupçons de détournements de fonds publics.

Les investigations portaient à l'origine sur deux associations, l'Union républicaine du Sénat (URS) et le Cercle de réflexion et d'études sur les problèmes internationaux (Crespi), alimentées par le groupe UMP, pour environ 400.000 euros entre 2009 et 2012 pour l'URS. De ces deux associations sont ensuite parties des sommes au profit de plusieurs sénateurs UMP de l'époque. L'enquête porte aussi sur des sommes remises aux sénateurs depuis deux comptes du groupe UMP au Sénat.

L'ancien secrétaire général de l'URS, François Thual, avait déjà été mis en examen en juillet 2015 pour détournement de fonds publics. Il avait témoigné dans Le Monde en novembre 2014: "Jusqu'à cet été, j'allais tous les mois, ou presque, retirer entre 5.000 et 6.000 euros en liquide de l'un des comptes de l'URS, et je le remettais au trésorier du groupe UMP du Sénat, Jean-Claude Carle."

Les juges s'interrogent sur l'utilisation et la légitimité de ces fonds, alors que les élus perçoivent déjà du Sénat environ 7.100 euros d'indemnités mensuelles (5.300 euros nets), quelque 6.000 euros par mois pour les frais de mandat (IRFM) et une autre indemnité pour rémunérer leurs collaborateurs.

"J'agissais sur demande. On m'indiquait le montant à débiter au téléphone. Je me rendais" à la banque, "je récupérais les espèces, glissais les billets dans ma poche et je rentrais en taxi au Sénat", détaillait François Thual.

Mediapart avait révélé que le sénateur de l'Yonne Henri de Raincourt, avait touché quelque 4.000 euros par mois de 2008 à 2011, depuis un compte bancaire du groupe, y compris quand il avait quitté les bancs du Sénat pour être ministre.

Dans la même thématique

Formulaire de demande de RSA (Revenu de solidarite active), allocation assurant aux personnes sans ressources un revenu minimum variable selon la composition du foyer
7min

Politique

Assurance-chômage : quand le candidat Macron promettait une « assurance-chômage pour tous » en 2017

« Oui, il y aura une réforme de l’assurance-chômage cette année », a annoncé le Premier ministre, ce mercredi 27 mars, chez nos confrères de TF1. Troisième réforme en la matière depuis l’élection du Président de la République, ses conditions ont largement été durcies en sept ans… loin de la promesse du candidat Macron qui proposait de faire de l’assurance-chômage, un droit « universel ».

Le

French PM gathers the government for a seminar on work
10min

Politique

Réforme de l’assurance chômage : « Depuis 2017, les partenaires sociaux se sont fait balader et avec Gabriel Attal, ça sera la même chose »

La nouvelle réforme de l’assurance chômage que prépare le gouvernement passe mal chez les sénateurs. « On a dévoyé la gouvernance de l’assurance chômage », dénonce la sénatrice LR Frédérique Puissat, qui défend le rôle des syndicats et du patronat. « Attaché » aussi au paritarisme, le centriste Olivier Henno, « comprend » en revanche l’idée de réduire la durée des indemnisations. Quant à la socialiste Monique Lubin, elle se dit « atterrée » que le gouvernement relaye « cette espèce de légende selon laquelle les gens profiteraient du chômage ».

Le