Ce lundi, Paris a annoncé la vente à Erevan d'équipements pour sa défense sol-air, au moment où l'Azerbaïdjan a commencé des exercices militaires avec Ankara près de la frontière avec l’Arménie. Pour Taline Ter Minassian, professeure d’histoire contemporaine à l’INALCO, spécialiste de la Russie et du Caucase, on assiste en coulisse à une bataille diplomatique entre la France et les Européens d’un côté, et la Russie et ses alliés de l’autre.
Alors que les habitants du Haut-Karabagh continuent de fuir leur territoire par dizaines de milliers après l’invasion par Bakou de la région enclavée, le président du Conseil européen Charles Michel apporte son soutien au rapprochement entre l’Arménie et l’Union européenne au micro de Caroline de Camaret dans l'émission Ici l'Europe.
Alors que la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, était, ce 3 octobre en Arménie à Erevan, elle a annoncé la formalisation d’un accord sur la livraison de matériel militaire, en plus d’une augmentation de l’aide humanitaire pour les réfugiés du Haut-Karabakh. La diplomatie française tente de mobiliser le camp occidental aux côtés de l’Arménie qui craint une incursion de l’Azerbaïdjan sur son territoire souverain.
Mardi 19 septembre, l’Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire contre le territoire du Haut-Karabakh, enclave séparatiste de population arménienne. Ce territoire, disputé depuis des décennies par l’Arménie et l’Azerbaïdjan, faisait l’objet d’un cessez-le-feu depuis le 9 novembre 2020. Les frappes de ce mercredi auront duré moins de vingt-quatre heures, avant de cesser à nouveau. Les différentes parties s’installeront demain à la table des négociations. La ministre des Affaires Etrangères Christine Colonna, après avoir condamné les attaques, a contemplé l‘annonce du cessez-le-feu avec prudence : « Nous verrons si c’est bien le cas. ». Explications sur la situation avec Gaïdz Minassian, enseignant en relations internationales à Sciences Po et journaliste au Monde.
De retour du corridor de Latchine, seul lien entre l’Arménie et le Haut-Karabagh, quinze élus français dont le président des sénateurs Les Républicains appellent Emmanuel Macron et la communauté internationale à agir pour que l’Azerbaïdjan arrête son « opération d’épuration ethnique ».
Un convoi subventionné par de nombreuses collectivités françaises doit arriver mercredi 30 août au corridor de Latchine qui relie le Haut-Karabakh à l’Arménie, mais qui est bloqué depuis le 12 décembre par l’Azerbaïdjan. Des sénateurs français dénoncent un « génocide » et une « épuration ethnique » de l’Azerbaïdjan sur les Arméniens de cette région.
Le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, a demandé au gouvernement ce 31 mai ce qu’il comptait faire pour empêcher une « épuration technique » au Haut-Karabakh. Élisabeth Borne lui assuré du « plein engagement » de la France en faveur de la paix et des droits des Arméniens vivant dans cette région de l’Azerbaïdjan.