Dijon Commission tourisme de l’Assemblee de Departements de France
Cote-d'Or, Dijon, 29/10/2024 - Deplacement de Marina Ferrari ministre delegue chargee de l'Economie du tourisme pour participer a la commission tourisme de l'Assemblee de Departements de France. Intervention du president de l'ADF Francois Sauvadet en presence de la presidente de Cote-d'Or Attractivite Marie-Claire Bonnet-Vallet//TARDIVON_tardivon1417/Credit:JC Tardivon/SIPA/2411031357

Budget 2025 : la hausse des « frais de notaire » satisfait les départements

Pour pallier l’effort de 2,2 milliards d’euros demandés aux collectivités territoriales et notamment aux départements, le PLF 2025 prévoit de rehausser le droit de mutation à titre onéreux (DMTO) dit « frais de notaire ». Salué comme nécessaire par les départements, le secteur de l’immobilier s’inquiète d’un ralentissement des ventes.
Marius Texier

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Comment vont faire les départements pour réussir à se passer de près de 900 millions d’euros ponctionnés par le PLF 2025, adopté définitivement le 6 février par les sénateurs ? Une mesure, déjà proposée par Michel Barnier en automne, pourrait bien venir combler le manque, du moins partiellement.

À leur guise, les départements peuvent augmenter de 0,5 % les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), aussi communément appelés « frais de notaire » sur les transactions immobilières. Cette mesure doit s’appliquer pour une durée de trois ans, du 1er avril 2025 au 31 mars 2028.

Elle devrait rapporter aux alentours de 450 à 700 millions d’euros. Bien loin de la hausse prévue pour les départements. « Le gouvernement m’annonce cette année un milliard d’euros de dépenses supplémentaires. Comment fait-on ? », s’interroge François Sauvadet, président de l’Assemblée des départements de France.

Mis en place à Paris et en Côte-d’Or

Pour Jean-Léonce Dupont, vice-président à l’Assemblée des départements de France, l’augmentation est absolument « nécessaire » au vu de la « situation financière catastrophique » dans laquelle se trouvent les collectivités territoriales et en particulier les départements. « Nous avons depuis 2023 un effet ciseau, à savoir une hausse des dépenses et une baisse des recettes. Ce n’est pas tenable », alarme le vice-président.

Mardi dernier, le Conseil de Paris, qui dispose de compétences départementales, a décidé de rehausser ses DMTO. Le département de la Côte-d’Or lui a emboîté le pas. « Il y aura une unanimité probable sur ce sujet, prévient Jean-Léonce Dupont, certains départements sont dans une situation de risque de cessation de paiement d’ici à la fin de l’année ou dans un maximum de deux ans. » François Sauvadet alerte : « 50 % des départements sont en situation d’extrême fragilité »

Le secteur de l’immobilier est inquiet

Cette annonce fait cependant grincer des dents du côté du monde de l’immobilier. Pointant dans son communiqué de presse la « timide amorce de reprise du marché immobilier », la Fédération Nationale de l’Immobilier (Fnaim) regrette de voir le logement « méprisé » et « utilisé comme variable d’ajustement aux finances publiques ». En effet, même si une certaine stabilisation semble se profiler, le marché de l’immobilier est toujours en recul pour l’année 2024 et a atteint son niveau de ventes le plus bas depuis 2015.

« L’immobilier a vu ses ventes chuter ces dernières années en raison d’un taux directeur élevé et d’une hausse des coûts de construction. Ce n’est pas, à mon sens, une légère hausse de 0,5 point qui va bousculer le secteur », pointe Jean-Léonce Dupont.

Mais tout le monde ne sera pas concerné. Les primo-accédants devraient être exonérés par la hausse ou voir celle-ci réduite.

Pour les autres, il faut compter environ 500 euros de plus par tranche de 100 000 euros. Lors d’un achat à 400 000 euros, comptez environ 2 000 euros de frais supplémentaires avec la nouvelle mesure.

« C’est à nous de pallier le recul de l’État »

« Il est inéluctable d’avoir une discussion sur le financement des prestations sociales. On ne peut pas continuer comme ça. C’est à nous, les départements, de pallier le recul de plus en plus important de l’État », lance Jean-Léonce Dupont.

En France, près de 70 % des dépenses de fonctionnement des départements sont consacrées à la santé et à l’action sociale. Celles-ci comprennent notamment le revenu de solidarité active (RSA) ou encore l’aide personnalisée d’autonomie (APA).

« Cette situation intenable va continuer à s’aggraver avec le vieillissement de la population et l’augmentation des dépenses qui s’ensuivra ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Budget des armées : le sénateur Cédric Perrin appelle à être suffisamment dissuasifs « dans ce monde de carnassiers »
5min

Économie

Budget : le 49-3, seul outil restant pour sauver l’augmentation des crédits de la Défense prévue pour 2026

Alors que les députés et les sénateurs ne se sont pas mis d’accord en commission mixte paritaire (CMP), l’hypothèse d’un budget adopté avant la fin de l’année s’éloigne. En cas de loi spéciale, l’augmentation substantielle du budget de la Défense prévue dans le budget initial ne pourrait pas être mise en place. Le 49-3 serait ainsi le seul recours possible pour traduire budgétairement la trajectoire d’augmentation des dépenses de défense votée en 2024.

Le

Ministere des finances – Bercy
5min

Économie

Après l’échec de la commission mixte paritaire sur le budget, le retour de la « loi spéciale »

Députés et sénateurs n’ont pas réussi à trouver un compromis sur le projet de loi de finances pour 2026, ce qui, à ce stade, rend impossible l’adoption d’un budget avant la date butoir du 31 décembre. Comme en 2024, l’exécutif devrait avoir recours à « une loi de finances spéciale » pour permettre aux services de l’Etat de continuer à fonctionner malgré la paralysie budgétaire.

Le

PARIS: Bercy, le Ministere de l Economie et des Finance
3min

Économie

Dette publique : la France franchit un nouveau seuil d’endettement avec 117,4 % du PIB

La dette publique française poursuit sa hausse et atteint un niveau inédit hors période de crise majeure. Selon les chiffres publiés par l’Insee ce vendredi 19 décembre, l’endettement s’élève à 3 482 milliards d’euros, soit 117,4 % du PIB. Le déficit devrait encore empirer après l’échec de la commission mixte paritaire sur le budget 2026.

Le

Budget 2025 : la hausse des « frais de notaire » satisfait les départements
6min

Économie

L’après JO : retour dans le village des athlètes en Seine-Saint Denis, un quartier qui accueillera 6000 habitants

Entre juillet et août 2024, la France a accueilli 14 000 athlètes pour les Jeux olympiques et paralympiques. Après la fête, le village olympique a entamé sa reconversion. Pendant un an les travaux ont transformé les 52 hectares du site en nouveau quartier. Végétalisation, transformation des appartements, rénovation d’écoles, le village olympique est désormais prêt à accueillir les nouveaux habitants, des commerces et des bureaux. Le sénateur socialiste Adel Ziane qui a suivi la construction du village en tant qu’élu de Saint-Ouen, revient sur le site avec ceux qui y ont vécu pendant les Jeux.

Le