Budget 2025 : l’objectif d’un déficit public à 5,4% est « atteignable mais exigeant », estime Amélie de Montchalin

Au Sénat, la ministre des Comptes publics a répondu aux questions de la commission des Finances sur l’exécution du budget 2025, mais également sur les prévisions pour le projet de loi de finances 2026. Selon Amélie de Montchalin, les prévisions de déficit public et de croissance restent « atteignables », malgré les aléas internationaux.
Clarisse Guibert

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Auditionnée par la commission des Finances, la ministre des Comptes publics a répondu aux questions des sénateurs sur le projet de loi relatif aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes pour l’année 2024, mais également sur l’exécution du budget 2025. Sur ce point, Amélie de Montchalin a réaffirmé la volonté de « transparence » du gouvernement, notamment lors d’un prochain point d’étape dit « comité d’alerte », le 26 juin prochain.

Un premier « comité d’alerte » s’était tenu le 15 avril dernier pour faire un bilan de l’exécution du budget voté pour l’année 2025, mais également pour évoquer les premières pistes du budget de l’année prochaine, et ce, face aux parlementaires, aux collectivités locales ou encore aux partenaires sociaux.

« Nous n’avons pas de très forts décalages qui amèneraient à penser que nous sommes tout à fait hors des clous », affirme la ministre des Comptes publics

Lors de l’audition, le président et le rapporteur général de la commission des Finances, le sénateur (PS) Claude Raynal et le sénateur (LR) Jean-François Husson ont rapidement souhaité interroger la ministre sur la réalité des prévisions budgétaires pour l’année 2025, et en particulier de l’objectif de déficit public de 5,4 % du PIB. Toujours atteignable, interroge Claude Raynal ? « Atteignable mais exigeant », répond Amélie de Montchalin.

En effet, la ministre se veut en partie rassurante. « Atteignable, parce que nous n’avons pas à ce stade […] de très forts décalages qui amèneraient à penser que nous sommes tout à fait hors des clous », détaille-t-elle. Une déclaration qui nuance l’avis du Haut Conseil aux finances publiques, cité par la ministre, qui avait affirmé le 16 avril dernier, que la prévision de déficit était « loin d’être acquise », même si « réalisable ».

L’objectif de 0,7 de croissance reste « tout à fait possible », lance Amélie de Montchalin face aux sénateurs

La ministre des Comptes publics a également actualisé les prévisions de croissance, à ce stade de l’année. Amélie de Montchalin parle notamment d’un « acquis de croissance » à hauteur de 0,3 % pour le premier trimestre de l’année 2025, ce qui confirmerait la prévision de 0,7 % pour l’année complète.

Amélie de Montchalin, aidée Jean-François Husson, a notamment évoqué le contexte de la guerre commerciale lancée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche. En effet, la Banque de France avait, de son côté, revu à la baisse les prévisions de croissance de la France à 0,6 pour cette année, en réaction aux tensions commerciales. Une prévision réaffirmée ces derniers jours, qu’Amélie de Montchalin contredit ce mardi 17 juin.

Aujourd’hui, la ministre et Eric Lombard n’envisagent pas de projet de loi de finances rectificatif, et c’est en ce sens que les comités d’alerte continueront de se tenir : pour prévenir et agir en mont des aléas intérieurs et internationaux.

Qu’en est-il pour le budget 2026 ?

La ministre des Comptes publics a finalement répondu aux questions des sénateurs sur le budget 2026. Le sénateur communiste, et vice-président de la commission des Finances Pascal Savoldelli a notamment interrogé Amelie de Montchalin sur les prévisions de recettes pour l’année prochaine. Mais la régulation des dépenses publiques reste la priorité du gouvernement. La ministre a notamment invoqué un chiffre de recettes de « 51,3 % du PIB », un « maximum en Europe », selon elle. Elle préfère se concentrer sur les dépenses, qui représentent en comparaison 57 % du PIB, « c’est trop lourd ».

Le reste et les détails de l’exécution du budget 2025 seront abordés lors de ce fameux comité d’alerte, le jeudi 26 juin. Avant d’évoquer les premières lignes du budget 2026, le 14 juillet prochain.

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