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Mort de Nahel : le procureur de Nanterre fait le point

Ce jeudi 29 juin le procureur de Nanterre, Pascal Prache a tenu une conférence de presse. Il a précisé et a apporté de nouveaux éléments sur les circonstances de la mort de Nahel, ce jeune de 17 ans tué par le tir d’un policier. Il annonce à cette occasion l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide volontaire, le parquet considérant que « les conditions légales de l’usage des armes ne sont pas réunies », ce qui exclut la légitime défense.
Rédaction Public Sénat

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« Le parquet a requis le placement du policier en détention provisoire ». Le procureur annonce ce matin qu’à la suite de sa garde à vue le policier mis en cause s’est vu déféré devant deux magistrats et que le parquet de Nanterre a exigé son placement en détention provisoire en attendant la précision de l’information judiciaire.

 

Les avancées de l’enquête

Le parquet a recueilli de nombreux éléments ces deux derniers jours, qu’il s’agisse de témoignages, d’analyse de brèches de vidéos d’amateurs publiées sur les réseaux sociaux ou encore des dires des deux policiers inculpés.

Deux enquêtes de flagrance sont toujours en cours. L’une porte sur le refus d’obtempérer et la tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique confiée au commissariat de la ville de Nanterre. La seconde est ouverte pour homicide volontaire, les faits étant commis par un dépositaire de l’autorité publique, elle est conduite par l’IGPN. Comme le rappelle le Procureur de Nanterre l’enjeu ici est d’« objectiver les circonstances qui ont conduit au décès du jeune conducteur ».

Le policier motard, désormais en détention provisoire, va donc être présenté à deux juges d’instruction dans le cadre de sa mise en examen pour homicide volontaire.

 

Le tracé exhaustif des faits

Dans le cadre du point presse donné par le procureur Pascal Prache, les faits sont reprécisés de manière chronologique et exhaustive. La lumière est mise sur le déroulé exact des évènements.

Il est rappelé que les deux motards en service ont remarqué vers 7h55 un véhicule à la plaque polonaise roulant à vive allure, et ont donc décidé de procéder à un contrôle au vu de l’excès de vitesse et du jeune âge apparent du conducteur. Alors que les policiers lui demandent d’arrêter son véhicule, le conducteur redémarre grillant le feu rouge. Une course poursuite s’en suit avant que la voiture soit finalement contrainte de s’arrêter.

C’est à partir de ce moment-là, que les deux policiers sortent leurs armes respectives, les pointant en direction du conducteur, les deux fonctionnaires, préciseront qu’ils se sentaient alors tous les deux menacés par le véhicule.

Alors que le jeune conducteur redémarre une dernière fois, l’un des deux agents de police lui tire dessus à bout portant, justifiant ensuite son geste par la « peur que quelqu’un soit renversé et la crainte que son véhicule le blesse ». Après plusieurs tentatives de réanimation et l’intervention des secours, le décès est constaté à 9h15.

 

Un évènement tragique suscitant de nombreuses réactions 

Depuis le 27 juin, le policier est donc détenu et interrogé pendant que le parquet de Nanterre et l’IGPN tentent de mettre la lumière sur ce tragique évènement. Par ailleurs, deux passagers accompagnaient le conducteur l’un d’eux a été placé en garde à vue et entendu dans le cadre de l’enquête, l’autre est encore en fuite.

Depuis quelques jours le pays est en émoi et ce jeudi se tient une marche blanche en l’honneur de Nahel. Ces dernières nuits ont aussi été marquées par de nombreuses violences et émeutes dans différentes villes du pays. Beaucoup de dégradations ont été constatées, et notamment vis-à-vis de bâtiments publics « symboles de la République », comme c’est le cas d’un poste de police municipale à Neuilly-sur-Marne ou d’une école publique à Bezons.

Différents représentants politiques, se sont ainsi exprimés sur le sujet, comme ce fut le cas du Président du Sénat Gérard Larcher sur le plateau de LCI. « La mort d’un jeune de 17 ans, c’est un drame absolu. Cela doit nous conduire au respect du deuil et réaffirmer les principes de l’Etat de droit “, précise-t-il, insistant sur le rôle de la justice dans cette affaire.

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