Nouvelle-Calédonie : « Il faut agir rapidement, nous sommes sur un point de bascule », alerte le ministre François-Noël Buffet

Alors que le Sénat devrait adopter ce mercredi un texte de report des élections provinciales prévues cette année en Nouvelle-Calédonie, le ministre chargé des Outre-mer, François-Noël Buffet, insiste sur la nécessité de « continuer à injecter de l’argent » dans l’archipel, secoué par des violences entre indépendantistes, loyalistes et forces de l’ordre. Une « mission technique », chargée de plancher sur la reconstruction économique du territoire, doit également voir le jour.
Romain David

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Le Sénat va examiner ce mercredi en fin de journée une proposition de loi pour décaler les élections provinciales de l’archipel jusqu’en novembre 2025. Cet engagement du Premier ministre Michel Barnier, qui a choisi de s’appuyer sur un texte déposé par les sénateurs socialistes, fait consensus au sein de la classe politique, alors que la situation reste particulièrement tendue dans l’archipel.

« Il conviendra de fixer la date ultérieure, par voie réglementaire, mais surtout en fonction des discussions qui vont de nouveau s’engager avec l’ensemble des Calédoniens », a précisé François-Noël Buffet, le ministre chargé des Outre-mer au micro de Public Sénat. « Je ne penche sur aucun scénario dans la mesure où il faut réamorcer le dialogue avec tout le monde, et en fonction du travail et des avancées, on fixera la date. »

« Il ne suffit pas de réparer l’immédiat »

Une réunion s’est tenue mardi à l’Elysée sur le dossier calédonien, en présence de Michel Barnier et des deux présidents du Parlement, Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet, attendus du 9 au 14 novembre prochain sur l’île pour y conduire une mission de « concertation et de dialogue ».

« Décisions ont été prises de continuer d’injecter de l’argent et de conduire une mission technique en Nouvelle-Calédonie, pour aider économiquement le territoire qui en a bien besoin. La crise sociale et la crise économique sont bien réelles », indique le ministre. « Il faut agir rapidement. Nous sommes sur un point de bascule », alerte-t-il.

« Il ne suffit pas de réparer l’immédiat, il faut aussi avancer pour préparer l’avenir et évidemment renouer le dialogue. C’est notre rôle avec l’ensemble des partis », souligne François-Noël Buffet. Les violences qui ont éclaté en mai dernier sur ce territoire du Pacifique Sud, après l’adoption par l’Assemblée nationale d’une réforme institutionnelle très contestée par les indépendantistes, ont fait 13 morts et l’équivalent de 2,2 milliards d’euros de dégâts, soit près de 30 % de l’économie néo-calédonienne.

« Nous sommes dans un moment de sidération »

« Les événements du 13 mai ont marqué fortement l’ensemble des Calédoniens, pour ne pas dire puissamment », poursuit François-Noël Buffet. « La violence des émeutes qui se sont déroulées sur le territoire de Nouvelle-Calédonie est extrême. Oui, nous sommes dans un moment un peu de sidération et, dans ce cas-là, tout le monde demande à rediscuter. »

Enfin, une délégation interministérielle consacrée à la Nouvelle-Calédonie sera mise en place « dans les prochains jours ». Emmanuel Moulin, ancien directeur de cabinet de Gabriel Attal, est aujourd’hui pressenti pour en prendre la tête.

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