Le premier tour des législatives se passe dimanche dans un climat incertain. Emmanuel Macron aura-t-il une majorité solide ou devra-t-il négocier ? La Nupes sera-t-elle forte au point d’envoyer Jean-Luc Mélenchon à Matignon ? Les LR vont-ils limiter la casse et se retrouver dans un rôle pivot ? Et quid du RN ? Beaucoup de questions qui rendent les surprises possibles.
Il faut atteindre le seuil de 12,5 % des inscrits pour pouvoir se maintenir au second tour des élections législatives. Avec une abstention à 50 %, un candidat arrivé troisième doit donc faire un score de 25 % pour se maintenir. Une situation favorable à la NUPES et à la majorité présidentielle.
Les députés, qui seront élus lors des législatives, devront vite se mettre au travail. Au programme, le projet de loi sur le pouvoir d’achat, le budget rectificatif ou un nouveau texte pour prolonger les mesures sur le covid-19. Le point sur les dates d’examen, à l’Assemblée et au Sénat.
Les eurodéputés ont rejeté par surprise une réforme du marché carbone, mesure phare du plan climat de la Commission européenne. Pour des raisons opposées, la gauche et les écologistes se sont retrouvés à rejeter le texte avec l’extrême droite, alors que la droite et les libéraux, où siègent les macronistes, ont voté pour.
Promesse d’Emmanuel Macron, le gouvernement se contente pour l’heure d’une « réflexion » sur le chèque alimentaire, préférant dans un premier temps une aide « d’urgence » pour les plus modestes, versée à la rentrée. L’exécutif fait face à une difficulté : comment limiter le chèque alimentaire aux produits français.
Le chef de l’Etat a annoncé la généralisation de l’expérimentation de « l’école du futur », testée à Marseille. Il entend permettre aux directeurs de recruter et aux équipes de profiter d’une plus grande liberté pédagogique. Les syndicats grincent déjà des dents, tout comme une partie des sénateurs.
Selon le rapport annuel de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, l’autorité indépendante a transmis 66 dossiers à la justice en 2021. Il n’y a « pas de parlementaire en exercice en défaut de déclaration », précise son président, Didier Migaud. Il pointe surtout des lacunes sur le lobbying, où « une partie de la haute administration fait un peu de blocage » pour aller plus loin.
Selon Disclose, le géant américain aurait artificiellement organisé une baisse de 800 millions des bénéfices de son antenne française, issue du rachat de la branche énergie d’Alstom, basée à Belfort. Une évasion fiscale synonyme d’une perte de 150 à 300 millions d’euros pour l’Etat français. Le sénateur PCF Eric Bocquet a écrit à Bruno Le Maire pour lui demander des comptes. « C’est vraiment du foutage de gueule cette histoire », dénonce la centriste Nathalie Goulet.
Après une longue attente pour la nomination du gouvernement, une forme de flottement s’est installée, avec le risque pour l’exécutif d’une impression d’inaction. Mais à moins de deux semaines du premier tour des législatives, Emmanuel Macron, en vrai chef de la majorité, organise deux déplacements pour parler santé et école, deux thèmes qu’il entend mettre en avant.
Avec le premier gouvernement Borne, Emmanuel Macron s’appuie sur une équipe aguerrie et loyale, des piliers sur lesquels compter, sans oublier de respecter les équilibres politiques de sa majorité. Un changement dans la continuité, avec quelques entrées remarquées, comme l’intellectuel Pap Ndiaye, un anti-Blanquer à l’Education, ou l’ex-patron des députés LR, Damien Abad. Mais le gain politique semble au final bien maigre.
Président du groupe LR de l’Assemblée depuis 2019, Damien Abad fait son entrée au gouvernement. Il était pressenti depuis quelques semaines. Il entend « dépasser les clivages pour changer la vie de millions de Français ». Pour les LR, c’est un nouveau coup dur.