Depuis Boulogne-sur-Mer, où il se trouvait après la mort de douze migrants dans la Manche, Gérald Darmanin a appelé à la conclusion d’un « traité migratoire entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne ». Depuis le Brexit, où en est la coopération entre Londres et Paris en matière d’immigration ? On fait le point.
Le nouveau Premier ministre britannique Keir Starmer a rencontré Emmanuel Macron, ce jeudi à l’Elysée, pour évoquer les relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. “C’était aussi une visite pour faire connaissance avec le président français », précise Philip Turle, journaliste britannique et chroniqueur international pour France 24, alors que le chef du Parti travailliste a remporté les élections Outre-Manche, au début de l’été, après 14 ans de pouvoir conservateur. Un échange qui fait suite à la visite de Keir Starmer à Berlin, mercredi, où il a affirmé sa volonté de donner un nouveau départ aux relations entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, minées depuis des années par le Brexit. Malgré ce réchauffement, aucun retour en arrière n’est prévu sur le Brexit, même si les sondages montrent aujourd’hui qu’une majorité de Britanniques regrettent leur sortie de l’Union européenne. Keir Starmer exclut de renouer avec le marché unique européen, l’union douanière, ou encore le traité de libre circulation des personnes. « Keir Starmer était contre le Brexit, mais politiquement il a les mains liées car une partie de son électorat travailliste a voté pour le Brexit », explique Philip Turle. Améliorer les échanges commerciaux Malgré cette faible marge de manoeuvre, Keir Starmer souhaite néanmoins améliorer les échanges commerciaux avec l’Union européenne, et notamment avec l’Allemagne, qui est son deuxième partenaire commercial. Il a annoncé mercredi un accord bilatéral en préparation entre Londres et Berlin qui représente selon lui “une chance de créer des emplois ici” dans les deux pays et de “fournir le bien le plus précieux, la croissance économique”. Le nouveau locataire du 10 Downing Street s’est fixé comme priorité le redressement de l’économie britannique. Mieux coopérer en matière de défense Le Premier ministre britannique a sans surprise évoqué avec les dirigeants français et allemands les questions de défense et notamment la guerre en Ukraine. « Face à l’inquiétude d’un retour de Donald Trump à la Maison Blanche et d’une fin de l’aide américaine à l’Ukraine, Keir Starmer souhaite coopérer de manière plus étroite sur ce dossier avec la France et l’Allemagne », assure Philip Turle. Le Royaume-Uni fournit avec l’Allemagne l’une des aides militaires les plus importantes à l’Ukraine et est dotée comme la France de la puissance nucléaire. Keir Starmer a promis que, malgré les difficultés financières de son pays, l’aide britannique à l’Ukraine serait maintenue, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne qui a annoncé diviser par deux son aide militaire à l’armée ukrainienne, en 2025. Lutter contre l’immigration illégale sous la pression des opinions publiques La question migratoire est également au coeur des agendas des deux camps. La Grande-Bretagne a été marquée en juillet cet été par des émeutes racistes après une tuerie au couteau sur trois fillettes par un enfant d’immigrés naturalisés qui présentait des troubles autistiques. L’Allemagne a elle été frappée, vendredi dernier, par l’attentat de Soligen commis par un Syrien ce qui a relancé le débat sur l’immigration outre-Rhin. A noter que depuis des années la relation franco-britannique se tend sur les traversées de la Manche de migrants clandestins, les conservateurs à l’époque au pouvoir en ayant fait un marqueur politique. « Ceux qui ont voté pour le Brexit ont cru que cela permettrait de mieux contrôler l’immigration. Ils ont bien vu que cela n’avait aucun effet », explique Philip Turle. « L’enjeu pour les Britanniques comme pour les Européens c’est de mieux travailler avec les pays d’origine pour diminuer ces flux migratoires. » Keir Starmer en guerre contre l’extrême droite Durant cette tournée, le nouveau chef du gouvernement britannique a manifesté son inquiétude face à la montée de l’extrême droite en Europe. A la sortie de son entrevue avec Emmanuel Macron, Keir Starmer s’est dit préoccupé face au succès du « populisme, du nationalisme et de la politique de la réponse facile. Je pense qu’il est très important que nous ayons un débat sur la manière d’y faire face. Personnellement, je pense que la voie à suivre consiste à fournir des résultats, à montrer qu’il existe des réponses démocratiques progressistes aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés. » « Keir Starmer est très offensif sur cette question car pour la première fois, le leader de l’extrême droite britannique Nigel Farage a été élu à la Chambre des communes : c’est comme si le loup était entré dans la bergerie », estime Philip Turle. « Les travaillistes craignent que l’extrême droite prospère alors que le parti conservateur, laminé par les scandales et les affaires, s’interroge sur son avenir. La visite de Keir Starmer à Berlin était aussi une manière de soutenir la gauche allemande à l’approche des élections régionales, alors que le parti d’extrême droite AFD a le vent en poupe dans les sondages après l’attentat de Soligen. »
Depuis le 29 juillet et l’attaque au couteau dans un centre de loisir de Southport, le Royaume-Uni est en proie à de violentes émeutes, alimentées par l’extrême-droite. Les heurts ont commencé après la propagation de fausses rumeurs affirmant que l’auteur de l’attaque était musulman.
Après 14 ans de pouvoir aux conservateurs, voilà les travaillistes de retour. Le Royaume-Uni se donne le leader de gauche modérée Keir Starmer comme Premier ministre. Quelles sont désormais ses priorités ? Sur quel programme les Travaillistes ont-ils été élus ? Revue et analyse du programme du Labour victorieux.
Le Royaume-Uni, qui vote ce jeudi a l’occasion d’élections législatives anticipées, devrait tourner la page de 14 années tumultueuses de règne conservateur. S’il est élu ce qui fait peu de doutes, Keir Starmer, un austère ancien avocat spécialiste des droits humains de 61 ans, devrait être chargé par le roi Charles III de former un nouveau gouvernement. Pour Public Sénat, Florence Faucher, directrice du Centre d'études européennes et de politique comparée de Sciences Po, spécialiste du Royaume-Uni et du Parti travailliste, analyse les enjeux d’un scrutin qui ne devrait pas déboucher sur de grande ruptures en matière de politiques publiques.
Après un long parcours législatif, le projet de loi « Safety of Rwanda » a été voté par les deux chambres du Parlement britannique. L’accord devrait permettre d’expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni, mais de nombreuses instances s’élèvent pour dénoncer une violation des droits humains.
Le roi Charles III a pris la parole ce jeudi 21 septembre devant les parlementaires français, réunis au Sénat. Retrouvez, minute par minute, le déroulé de son intervention.
La venue en France du souverain britannique est un signal supplémentaire du réchauffement récent des rapports entre Paris et Londres. Patrick Chevallereau, chercheur associé à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), revient auprès de Public Sénat sur la nature et les enjeux de ce rapprochement.
Le roi d’Angleterre arrive en France ce mercredi 20 septembre pour une visite d’Etat de trois jours. Ce déplacement sera notamment marqué par un discours prononcé jeudi au Sénat, le premier d’un monarque étranger dans l’hémicycle. Un évènement à suivre en direct sur Public Sénat, à partir de 10 heures.
Trois ans après le Brexit, le Royaume-Uni enregistre une immigration record. Cette situation montre combien les arguments des partisans de la sortie de l’Union européenne étaient mensongers. Un constat qui met le gouvernement conservateur de Rishi Sunak en difficultés.