Les militants entrent en scène. Après la validation des motions – textes d’orientations (TO) pour les solférinologues – en avril dernier, les adhérents du parti sont appelés à voter pour celle de leur choix dans les quelque 2000 sections du parti ce mardi 27 mai. Ils auront le choix entre trois motions : « Le cœur de la Gauche », portée par Olivier Faure, l’actuel premier secrétaire, « Changer pour gagner », défendue par le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol et « Unir », le texte d’orientation de Boris Vallaud, chef des députés socialistes.
En plus de voter pour le texte d’orientation qui les séduit le plus, les 39 815 personnes composant le corps électoral devront se prononcer sur le rapport d’activité du parti, qui fait le bilan de l’action de la direction depuis le dernier congrès. Le vote, à bulletin secret, est ouvert entre 17 heures et 22 heures. Hormis les Français de l’étranger, les militants n’ont pas le choix que de se rendre sur place : le vote se fait en présentiel, et les procurations ne sont pas possibles.
Représentation au conseil national
L’issue de ce vote est importante pour la suite du déroulement du congrès : les deux textes arrivés en tête qualifient leur premier signataire à une sorte de second tour qui permettra de trancher et de savoir qui sera élu premier secrétaire. Mais cette étape ne sert pas qu’à cela. Les résultats de chaque motion ont une autre utilité, puisque c’est de ceux-ci que dépend la composition de plusieurs organes du PS, dont le conseil national, qui assure la direction du parti.
Les résultats seront communiqués le lendemain du vote. Les yeux seront alors tournés vers la commission de récolement, chargée de traiter les procès-verbaux des votes de chaque fédération et de trancher les éventuels litiges. A sa tête, la sénatrice Corinne Narassiguin, secrétaire fédérale chargée de la coordination et des moyens du parti. Elle l’a affirmé la semaine passée : elle, et seulement elle, est en mesure de donner les résultats définitifs de ce vote. Un moyen de couper court aux lectures politiques hâtives des premiers résultats remontés des fédérations. Il y a deux ans, au moment du congrès de Marseille, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol s’étaient livrés une bataille de chiffres, le premier affirmant avoir récolté plus de 50 % des voix, ce que le second réfutait.
Élection du premier secrétaire
Les deux candidats qui s’affronteront pour occuper le poste de socialiste suprême n’auront que peu de temps pour convaincre. C’est jeudi 5 juin, seulement moins de dix jours après le vote de ce mardi, que les militants seront à nouveau appelés aux urnes. Le but du vote est simple : désigner qui sera à la tête du PS pendant les deux ans à venir. Le vote se déroule selon les mêmes modalités que celui sur les textes d’orientation : bulletin secret, en section, sans procuration possible. Les résultats seront annoncés le 6 juin, par Corinne Narassiguin.
Les congrès fédéraux
Une fois la question du premier secrétaire tranchée, c’est la préparation du Congrès, qui dure trois jours à Nancy, qui débute. Pour cela, chaque fédération se réunit en congrès (à l’échelle locale cette fois-ci) entre le 6 et le 8 juin. Pour être représentés à cette occasion, les militants doivent désigner des délégués, qui participent aux travaux du Congrès en leur nom.
Les statuts du parti prévoient que le nombre de délégués par fédération est « calculé en proportion du nombre d’adhérents ayant pris part au vote sur les motions nationales d’orientation » et doit respecter la parité entre les genres. L’autre objectif de ces congrès fédéraux est de procéder au travail de récolement des votes qui ont mené à l’élection du premier secrétaire.
Grand raout à Nancy
Le 13 juin, c’est le grand jour pour les socialistes. Pendant trois jours, en plus de mettre en scène l’arrivée au poste du nouveau premier secrétaire, ils sont attendus à Nancy pour le Congrès à proprement parler. C’est aussi à ce moment-là que sera ratifié le vote sur le premier secrétaire et que sera annoncée une partie de la nouvelle composition des instances nationales, qui dépend, pour plusieurs d’entre elles, des rapports de force du vote de ce 27 mai.
Pour faire cela, tous les socialistes ne mettent pas la main à la pâte. En plus des délégués élus en fédération, ce seront entre autres les membres du Conseil national et les membres des groupes parlementaires qui seront chargés de remplir toutes ces missions. Le Congrès se termine traditionnellement par des prises de paroles, dont celle du nouveau premier secrétaire, qui clôture le Congrès. Le 1er juillet, le nouveau conseil national se réunira afin d’entériner la prise de poste de la nouvelle direction.
Et après…
Une fois la page du Congrès national refermée, une dernière chose doit être réglée. Les militants renouvellent les dirigeants de leur fédération. De nouveaux premiers secrétaires fédéraux et des secrétaires de section seront donc élus entre le 19 et le 27 juin. Les modalités de leur élection se calquent sur celle du vote au niveau national : un premier tour à la proportionnelle, suivi d’un second tour qui départage les deux candidats arrivés en tête.
Le marathon électoral interne du PS s’achèvera donc à ce moment-là. Les statuts prévoient qu’un congrès doit avoir lieu « dans les six mois suivant les élections présidentielles et législatives [et] à mi-mandat [du président de la République, ndlr] ». Le prochain grand rendez-vous socialiste aura donc sûrement lieu en 2027, après l’élection présidentielle.
Sofiane Orus-Boudjema