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Retraites, fin des suppressions de postes dans l’Education, budget : les annonces de François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale au Sénat

Retraites, fin des suppressions de postes dans l’Education, budget : les annonces de François Bayrou lors de sa déclaration de politique générale au Sénat

Devant les sénateurs cette fois, le Premier ministre faisait à nouveau sa déclaration de politique générale. Dans une version abrégée et sans note, François Bayrou a détaillé les scénarios possibles sur la réforme des retraites et a annoncé renoncer à la suppression des 4000 postes d’enseignants dans l’Education nationale.
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Après les députés, le premier ministre présentait à nouveau sa déclaration de politique générale, ce mercredi, devant le Sénat. Une habitude prise par ses prédécesseurs. Une fois n’est pas coutume, François Bayrou n’a pas relu à nouveau son discours. Durant une trentaine de minutes, contre 1h30 à l’Assemblée, le Premier Ministre, sans note, a surtout explicité les grandes lignes de sa politique. Sur la question des retraites, il a détaillé les trois scénarios possibles annoncés lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale. Première hypothèse, à l’issue de la conférence sociale qui doit travailler pendant 3 mois, les partenaires sociaux se mettent d’accord, un texte sera alors présenté au Parlement. Deuxième hypothèse, aucun accord n’est trouvé, la réforme reste alors en l’état. Troisième hypothèse, pas d’accord global, mais un accord partiel, le gouvernement présentera les avancées à travers un projet de loi. Reste à savoir si ces trois scénarios seront amènes de rassurer les socialistes qui menacent François Bayrou de censure, s’ils estiment ne pas avoir gain de cause.

Lors des réponses aux présidents de groupes, François Bayrou a annoncé renoncer à la suppression des 4000 postes d’enseignants dans l’Education nationale, prévue dans le budget 2025.

17h14

François Bayrou se dit  « prêt à renoncer à la suppression de 4 000 postes dans l’Education nationale »

S’adressant à Patrick Kanner, le chef de file des socialistes du Sénat, le Premier ministre a voulu donner de nouveaux gages à la gauche, avec laquelle il tente depuis une dizaine de jours de négocier un accord de non-censure.

« Je veux faire un geste de bonne volonté : je suis prêt à renoncer à la suppression de 4 000 postes dans l’Education nationale », a déclaré François Bayrou. « Mais je relativise cette affirmation à partir de la réalité. […] Les postes que nous mettons au concours, nous n’arrivons pas à les remplir et il y a un gros travail à faire sur l’attractivité », a voulu nuancer le chef du gouvernement.

17h07

François Bayrou se dit « prêt » à lancer un « audit » sur les agences et opérateurs de l’État

« On n’en connaît même pas exactement le nombre. » Dans sa réponse aux groupes politiques, François Bayrou dit partager les interrogations régulières des Républicains sur le millier d’agences et d’opérateurs de l’État, dont le coût n’a cessé de croître ces dernières années. Une augmentation « extrêmement » rapide, selon le nouveau locataire de Matignon. « Si vous voulez que nous échangions sur la forme de cet audit, je suis évidemment prêt à le faire », s’est-il engagé.

Le Premier ministre a également réaffirmé son soutien à son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et plus largement au tandem qu’il forme avec le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, lui aussi issu de la droite. François Bayrou a vanté la « coordination » et la « communauté d’inspiration entre sécurité et justice », nécessaires selon lui.

17h03

« Si pour avoir la rupture qu’attend le pays, il faut votre censure, parole tenue, vous l’aurez ! », affirme Joshua Hochart

Joshua Hochart, sénateur Rassemblement national du Nord, a débuté son intervention en assurant que « de la même manière que Michel Barnier, nous préférerions pour la France que vous réussissiez, mais honnêtement, rien, absolument rien, ne nous permet rien d’y croire ». Dans la ligne de mire du sénateur : la réforme des retraites. Sur la concertation des partenaires sociaux et le lancement d’une mission de la Cour des comptes annoncés par François Bayrou, le sénateur pointe que « les constats sont connus, les Français ne veulent pas de cette réforme, ils l’ont montré lors des dernières élections ».

Le sénateur RN a par ailleurs dénoncé la nomination du Premier ministre : « A votre nomination M. Bayrou, une seule question nous est venue à l’esprit : comment régler les errements du présent, lorsque l’on a été le serviteur des turpitudes du passé ? Le souci, c’est Emmanuel Macron, et vous en êtes l’un de ses principaux soutiens ». Joshua Hochart a admis que François Bayrou a été « l’un des dirigeants les moins sectaires de la classe politique française », rappelant cependant, que le Rassemblement national « ne croit à aucune rupture de sa part ». Le sénateur en a d’ailleurs profité pour critiquer le Nouveau Front populaire : « Tout au plus, ce gouvernement livrera l’occasion au Parti socialiste et aux Verts de sortir de l’emprise mélenchoniste dans laquelle ils sont allés se compromettre par pur intérêt électoral ».

En ce qui concerne le budget, le sénateur a déploré la reprise du débat à partir de la copie proposée par Michel Barnier : « . Vous avez fait le choix de la logique pratique à la logique politique, préférant nous soumettre à nouveau un budget « tout cuit » qui n’est pas le vôtre, et qui aurait été rejeté de toute façon à la suite du PLFSS ».

Le sénateur a conclu son intervention en soutenant que son groupe préférerait que François Bayrou « réussisse », en précisant que « si le gouvernement persiste dans le mépris du précédent, il risque d’en subir le même destin […], si pour avoir la rupture qu’attend le pays, il faut votre censure, parole tenue, vous l’aurez ! ».

16h50

Face à une « une déclaration de politique générale vide, sans aucune vision », les écologistes n’ont « d’autre choix que la censure », prévient Guillaume Gontard

Pour le groupe Ecologiste – Solidarité et Territoires, son président, Guillaume Gontard, s’est montré particulièrement critique. « Après une motion de censure historique, vous et le Président, n’avez pas modifié un seul des paramètres qui ont mené à la chute de Michel Barnier. La folie, c’est se comporter de la même manière et attendre un résultat différent, disait Einstein. Le diagnostic me paraît irréfutable », affirme le sénateur écologiste de l’Isère.

Malgré tout, Les Ecologistes ont décidé « d’échanger avec vous. […] Il nous fallait être responsables pour deux », lance Guillaume Gontard. « Malgré le nouveau coup de force présidentielle, nous n’avons pas compté nos heures pour trouver d’introuvables compromis. Mais à quoi bon », regrette le sénateur, qui accuse François Bayrou de « reconduire le pacte faustien de vos prédécesseurs avec les héritiers de Pétain et les tortionnaires d’Algérie », soit le RN. « J’en veux pour preuve, le maintien Place Beauvau du ministre d’extrême droite Bruno Retailleau, encore encensé hier à l’Assemblée par l’orateur du RN », attaque Guillaume Gontard contre l’ancien président du groupe LR du Sénat.

Dénonçant le « refus » du premier ministre de suspendre la « réforme inique » des retraites, il dénonce des négociations avec « un calendrier intenable, le révolver sur la tempe ». « Vos propos d’aujourd’hui ajoutent de l’enfumage à l’enfumage », pointe l’écologiste, qui dénonce le fait qu’il n’y ait « pas un mot sur l’écologie aujourd’hui », alors que les écologistes demandent 7 milliards d’euros sur le sujet, mais « vous nous proposez 200 millions d’euros ». Au final, il dénonce « une déclaration de politique générale vide, sans aucune vision, enfermée dans le dogmatisme macroniste de la politique de l’offre ».

« On ne gravit pas l’Himalaya en espadrilles, c’est irresponsable et suicidaire », raille encore le président du groupe écologiste, qui prévient : « Vous ne nous donnez pas d’autre choix que la censure. (..) Mais il est encore temps d’être responsable ».

16h45

« Nous n’avons plus le temps des occasions manquées », déclare Maryse Carrère

Comme plusieurs de ses collègues, la présidente du groupe Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), Maryse Carrère a exprimé son vœu que le gouvernement réussisse et œuvre à des compromis. « Dans l’intérêt de la France, nous n’avons plus le temps des occasions manquées », a-t-elle expliqué.

Sur la question des retraites, le plus vieux groupe du Sénat espère des « avancées » sur la question de la pénibilité, de la durée de cotisation ou encore des « gratifications en cas d’engagement citoyen ». La sénatrice a également noté qu’une hausse des cotisations semblait « difficile à exclure ».

« Mon groupe souhaite une meilleure justice fiscale et un effort de contribution mieux réparti. Nous voulons une barre de réduction des dépenses moins haute », formule-t-elle également, s’agissant du budget 2025.

16h35

« Nous ne pouvons que constater votre immobilisme », dénonce Cécile Cukierman face à François Bayrou

En réponse au discours du Premier ministre, la présidente du groupe communiste au Sénat agite la menace de la censure. « Un comportement similaire provoquera un résultat similaire », dénonce-t-elle, fustigeant la volonté du nouveau gouvernement de reprendre les débats budgétaires sur la base du projet de loi de finances proposé par Michel Barnier, censuré au mois de décembre. « Depuis votre nomination, vous avez affirmé une volonté de dialogue voire de compromis. Malheureusement, nous ne pouvons constater que votre immobilisme », tance Cécile Cukierman.

Alors que l’examen du projet de loi de finances reprend au Sénat ce soir, la sénatrice communiste rappelle les exigences de son groupe sur le budget 2025. « Nous devons agir pour une nouvelle répartition des richesses », appelle-t-elle, réclamant le rétablissement de l’impôt sur la fortune, ou encore la modification du barème de l’impôt sur le revenu pour taxer davantage les plus fortunés, au-delà de 100 000 euros de revenus annuels. « Jusqu’à présent, votre seule réponse, c’est la réduction de la dépense publique et donc la poursuite de la casse du service public », déplore-t-elle.

En conclusion de son discours, la sénatrice communiste a adressé un appel à Emmanuel Macron : « Je demande au président de la République d’accepter enfin le résultat des élections législatives, en permettant la mise en œuvre d’une politique de rupture avec celle qu’il a conduite depuis 2017 et qui mène aujourd’hui la France vers le chaos institutionnel, économique et social. »

16h23

Claude Malhuret évoque « les choix douloureux qu’impose la stabilité de nos institutions »

Chef de file des sénateurs Indépendants, Claude Malhuret a pointé depuis la tribune le « risque de crise financière, économique et sociale, en cas de nouvelle censure ou de vote d’un budget sans boussole qui n’inspirerait confiance ni à nos concitoyens, ni aux agences de notation, ni à nos partenaires européens. »

L’élu a également dressé le panorama politique d’une « France prise dans la tenaille de son double extrémisme », soulignant la grande responsabilité » des partis de « l’arc républicain » pour garantir la stabilité du gouvernement. « C’est sans doute pour la gauche républicaine que ces difficultés sont les plus fortes. Il va falloir qu’elle trouve le courage de s’arracher des griffes d’une alliance qui depuis deux ans, et encore plus depuis le 7 octobre 2023, l’entraîne à la remorque d’une secte lancée dans un naufrage moral et politique », a-t-il déclaré à propos du Parti socialiste et de la France insoumise.

« Nous comprenons que l’enjeu majeur de la stabilité de nos institutions impose des choix douloureux et nous sommes prêts à faire les compromis nécessaires. Mais pas les compromis avec la réalité. Cette réalité pour nous elle s’appelle l’ordre dans les comptes et l’ordre dans la rue », a averti Claude Malhuret. Ainsi, sur la réforme des retraites, au cœur des tractations entre le Premier ministre François Bayrou et les socialistes, le sénateur estime que « le retour à l’équilibre, précaire, impopulaire, mais indispensable, du système des retraites » reste un acquis du camp présidentiel.

16h18

Retraites : « Nous soutenons cette concertation pour améliorer ce qui peut l’être dans la réforme d’Elisabeth Borne », affirme François Patriat

Au tour de François Patriat, président du groupe RDPI (Renaissance) au Sénat de prendre la parole. Le sénateur de la Côte d’Or a débuté son intervention en dénonçant les effets de la motion de censure votée par le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national à l’encontre du gouvernement Barnier : « Le 4 décembre, les oppositions, dans une alliance de la gauche et de l’extrême droite, ont décidé de censurer le gouvernement de Michel Barnier affirmant que les Français ne seraient pas impactés. C’était leur mentir, car la censure a une facture, et elle est loin d’être négligeable, car nous savons que chaque semaine qui passe sans budget ce sont des économies qui ne sont pas réalisées ».

Plus précisément, le président du groupe RDPI a assuré que « l’incertitude et l’attente ont déjà des effets néfastes et récessifs sur notre pays », en particulier en ce qui concerne le secteur agricole : « Les agriculteurs ne bénéficieront pas des mesures de soutien économique dont ils ont besoin ». Le sénateur a également mis en lumière la situation des collectivités locales : « Les collectivités territoriales, dont les dépenses d’investissement ne sont pas financées, ne savent pas quelles seront leurs marges de manœuvre de demain ».

Sur les retraites, François Patriat rappelle que « l’abrogation de la loi sur les retraites coûte 3,4 milliards d’euros cette année, et près de 16 milliards d’euros en 2032 ». Sur ce sujet, il s’est adressé directement à ses collègues socialistes : « Mes chers collègues, je suis conscient que vous êtes politiquement pris en étau dans vos circonscriptions, mais gardez en tête, quelles que soient les concessions que vous accordez à vos alliés au sein du NFP, ils revendiqueront toujours d’être plus à gauche que vous ». Le sénateur RDPI salue la méthode adoptée par François Bayrou, avec une concertation réunissant les partenaires sociaux, dès vendredi, et ce pendant 3 mois, pour aboutir à un accord sur la question des retraites. Il souligne que son groupe « soutient cette concertation pour améliorer ce qui peut l’être dans la réforme des retraites d’Elisabeth Borne », assurant que « c’est aux partenaires sociaux de proposer des évolutions de notre système de retraites, sans dogme, ni idéologie, en acceptant la réalité démographique et financière de notre pays et dans un délai restreint de 4 mois ».

En conclusion de son intervention, le président du groupe RDPI a réaffirmé son soutien au gouvernement de François Bayrou : « Monsieur le Premier ministre, vous pouvez compter sur nous ».

16h10

« Nous avons une obligation de résultat vis-à-vis du pays », insiste le centriste Hervé Marseille

Mettant en garde sur la lassitude des Français face aux discours de politique générale qui se succèdent depuis un an, le président du groupe Union centriste au Sénat a distillé quelques conseils au Premier ministre. Pour Hervé Marseille, le socle parlementaire acquis au gouvernement doit faire l’objet d’une « meilleure coordination ». Ce « sens du collectif » a, selon lui, manqué durant la courte expérience du gouvernement Barnier.

Le sénateur des Hauts-de-Seine demande également de dialoguer avec la « gauche républicaine » pour trouver des compris. « La question sociale doit être au cœur de notre préoccupation », insiste-t-il, réclamant une « vision globale » sur la question. Depuis 2020, la « juxtaposition de mesures sociales ne fait pas une politique sociale », a-t-il averti.

Soulignant également l’importance de porter des mesures de simplification et d’approfondissement de la décentralisation, Hervé Marseille estime que les parlementaires ont une « obligation de résultat vis-à-vis du pays ». « Nous espérons cette fois, comme vous le souhaitez ardemment, que nous saurons trouver les conditions d’un retour à une forme de stabilité institutionnelle. Nous en avons le plus grand besoin », plaide-t-il.

15h48

Le président du groupe PS, Patrick Kanner accuse François Bayrou de « manipulation » sur les chiffres du système de retraites

Après un discours beaucoup plus court que la veille, où François Bayrou a surtout présenté sa nouvelle proposition sur les retraites, sans trop répondre aux autres interrogations des socialistes, le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, a rappelé le cadre : « A l’évidence, nous ne serons jamais vos alliés, jamais vos partenaires, nous ne sommes pas guidés par un intérêt personnel », « ce qui nous importe, c’est d’être utile aux Français. Notre seul honneur, c’est d’arracher des victoires là où nous pouvons en obtenir ». « Les Français n’attendent pas le grand soir, ils aspirent à vivre mieux », soutient l’ancien ministre.

Sur le sujet essentiel pour le PS, les retraites, « oui, il faut replacer les partenaires sociaux au centre des discussions », soit la proposition de François Bayrou, « oui, il faut d’urgence leur permettre d’aboutir à un accord qui permet de sauvegarder notre système par répartition », soutient le sénateur PS du Nord. « Mais si les partenaires sociaux ne parvenaient pas à un accord dans le délai fixé, en raison d’un droit de véto de fait donné au Medef, il serait intolérable de revenir à la réforme de 2023 », soit pourtant ce qu’avance le premier ministre dans ce cas. « Le Parlement devra alors impérativement avoir le dernier mot et débattre de toutes les options mises sur la table par les partenaires sociaux, en particulier l’âge légal de départ, et la durée de cotisation », demande le socialiste. Sur ces sujets, « nous voulons vous entendre, car le compte n’y était pas à l’Assemblée, ni aujourd’hui aux questions d’actualité ».

Au passage, il dénonce la présentation des chiffres faite par François Bayrou. « Nous n’acceptons pas la provocation qui consiste à parler d’un déficit de 40 à 50 milliards d’euros par an de notre système de retraites. Vous opérez là une manipulation des chiffres. Vous annoncez un déficit exagéré de façon à positionner les partenaires sociaux devant un défi impossible à relever », lance Patrick Kanner, qui y voit « une manœuvre issue de vos travaux en tant que commissaire au plan, qui ont été refusés par les membres du COR à deux reprises ».

Le patron des sénateurs PS attend aussi des réponses sur « le pouvoir d’achat », l’agriculture, l’abandon d’un troisième jour de carence pour les fonctionnaires. Sur la hausse de l’Ondam, il veut « savoir ce que cela signifie » en termes de créations de postes et de lits. Sur l’école, « annulez-vous la suppression des 4000 postes ? » demande-t-il, alors que la réponse de la veille n’était pas claire. Sans oublier Mayotte ou la « justice fiscale ». Si Matignon ne met sur la table que la taxation des plus hauts patrimoines, « la réponse n’est pas à la hauteur des enjeux ».

Appelant au « compromis », Patrick Kanner prévient : « S’il y a matière à censurer un gouvernement, alors oui, nous le censurons. Nos collègues députés l’ont fait, et ils n’ont pas tremblé ». A l’inverse, « si les conditions étaient réunies pour que nous ne censurions pas votre gouvernement, nous ne signerons pas de chèque en blanc ».

15h30

Le président du groupe Les Républicains accorde son « soutien vigilant » à François Bayrou

C’est Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, qui ouvre le bal des réponses des présidents de groupes au discours du Premier ministre. Le sénateur accorde ainsi un « soutien vigilant » à François Bayrou : « Si nous sommes vigilants, c’est que nous sommes responsables. Ni rejet a priori, ni soutien inconditionnel. Nous jugerons sur pièces. »

Mathieu Darnaud liste les exigences de son groupe. Alors que les débats sur le projet de loi de finances reprennent dans quelques heures, le président du groupe LR martèle : « Nous ne voulons pas de hausses d’impôts ! Osons enfin réduire la dépense publique. » À ce titre, Mathieu Darnaud appelle François Bayrou à « réaliser un véritable audit des opérateurs et agences de l’Etat », pour éviter tout doublon et dépenses inutiles.

Sur les retraites, point sensible des négociations entre Matignon et la gauche, le sénateur LR demande au Premier ministre davantage de clarté dans ses propositions : « Vous avez levé quelques doutes, vous en avez créé d’autres. Car si nous croyons en la démocratie sociale, nous souhaitons connaître quelle sera la place du Parlement. »

Sur un grand nombre de sujets, Mathieu Darnaud incite François Bayrou à prendre en compte les travaux du Sénat. Sur l’agriculture, il demande ainsi le soutien du gouvernement à la proposition de loi des sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville, visant à « lever les contraintes » sur l’exercice de la profession. Sur les collectivités, il rappelle que « les élus locaux demandent plus de décentralisation » et réclame notamment un assouplissement des objectifs du Zéro artificialisation nette (ZAN), tel que recommandé par une récente mission d’information du Sénat. Enfin, Mathieu Darnaud demande au Premier ministre une politique de fermeté sur « la sécurité, le retour de l’ordre public et la maîtrise de l’immigration ». Il invite notamment François Bayrou à se pencher sur la création d’un parquet national spécialisé dans le traitement des affaires liées au narcotrafic, une recommandation issue d’une commission d’enquête sénatoriale sur le sujet.

15h25

Budget : « La baisse des dépenses est la plus importante qu’aucun gouvernement n’a jamais présentée devant le Parlement »

Devant le Sénat, François Bayrou a confirmé la reprise des discussions budgétaires là où elles se sont arrêtées au moment de la censure du gouvernement Barnier. « Non pas parce que nous considérions que le texte dans son état actuel est parfait, mais parce que nous considérons que c’est le seul moyen d’aller vite », a-t-il expliqué, avant de présenter les grands axes de sa politique budgétaire.

« Nous nous sommes alignés sur l’hypothèse de croissance de la Banque de France à 0,9 %. Nous allons aussi réaliser une amodiation sur le taux d’inflation que nous allons ramener à 1,4 % », a précisé le chef du gouvernement. L’objectif du gouvernement est de ramener le déficit à 5,4 % du PIB, contre 5 % dans la copie présentée par Michel Barnier.

« La baisse des dépenses est la plus importante qu’aucun gouvernement n’a jamais présenté devant le Parlement, puisque c’est l’équivalent de 30 milliards de baisse que nous avons décidé de mobiliser. C’est un effort considérable et très difficile », a fait valoir le patron du MoDem. « Il a notamment promis de s’attaquer « à la question des agences et des dépenses non justifiées. » « Si nous ne prenons pas à bras-le-corps la question du rééquilibrage des finances publiques, alors tout ce que nous ferons par ailleurs sera vain », a martelé le chef du gouvernement.

 

« Pour l’essentiel, ce sont les arbitrages du Sénat qui ont été tenus », a fait savoir François Bayrou. L’effort demandé aux collectivités territoriales sera maintenu à 2,2 milliards d’euros, comme souhaité par la Chambre haute, alors que le gouvernement de Michel Barnier avait fixé la barre à 5 milliards. « Si nous protégeons les collectivités locales de la sorte, c’est parce qu’elles sont le premier pôle d’investissement du pays », a expliqué François Bayrou.

 

« Pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), il y a une évolution notable, qui est celle de l’ONDAM, qui au lieu de progresser de 2,9 % et à 3,3 %, ce qui permet d’accorder un nombre considérable de moyens aux hôpitaux », a souligné le Premier ministre.

15h20

Réforme des retraites : François Bayrou explicite les trois scénarios possibles

Au lendemain de sa première déclaration de politique générale, le Premier ministre répond aux critiques concernant son mode d’emploi dans la réouverture des discussions sur l’avenir du système de retraites. « Je veux défendre l’idée que la confiance dans les partenaires sociaux est un des piliers de notre démocratie française […] Je crois possible, probable, qu’ils trouvent des voies d’amélioration », maintient le chef du gouvernement.

Trois issues sont possibles, a-t-il détaillé.

  1. Premier cas possible, si les partenaires sociaux, « avec la participation du gouvernement », trouvent des « voies d’amélioration, en respectant l’équilibre financier de notre système de retraites », le fruit du compromis sera traduit dans un projet de loi soumis au Parlement.
  2. Deuxième hypothèse : celle d’un échec complet. « On en restera au texte antérieur », avertit le Premier ministre.
  3. Dernière éventualité : un accord partiel. Alors, « nous les reprendrions, nous aussi, dans un texte de loi que soumettrions au Parlement », précise François Bayrou, reformulant sa promesse formulée plus tôt lors des questions d’actualité à l’Assemblée nationale. « Notre démocratie parlementaire aura naturellement le dernier mot. Il est bon qu’il en soit ainsi. »
14h53

Nouvelle annonce de François Bayrou sur la réforme des retraites : « C’est une nette avancée », assure Laurence Rossignol (PS)

Devant les députés, François Bayrou a précisé que, dans le cadre du conclave organisé avec les partenaires sociaux sur les retraites, s’il y a des progrès « sans accord général », un texte sera présenté au Parlement. Pour Laurence Rossignol, cela constitue une « nette avancée » : « C’était ce que nous demandions ». Pour la sénatrice socialiste, « il est juste, normal, c’est de bon fonctionnement de transférer le dossier aux partenaires sociaux, c’est une question de démocratie sociale ». Si un consensus est « illusoire », elle affirme « qu’un accord majoritaire est possible ». Néanmoins, la sénatrice estime que « le Parlement doit garder la main ».

Laurence Rossignol rappelle que son groupe « négociera jusqu’au dernier moment ». Pour l’heure, devant les sénateurs, François Bayrou doit à nouveau prononcer un discours de politique générale. Pour la sénatrice, il faut que, dans ce discours, « il y ait des engagements fermes pour répondre à certaines revendications des Français ».

14h30

Retraites : s’il y a des progrès, sans « accord général », François Bayrou s’engage à « présenter un texte au Parlement »

Interrogé par Olivier Faure lors des questions d’actualité au gouvernement, à l’Assemblée nationale, sur sa demande de soumettre au Parlement, « qu’il y ait accord ou pas accord » entre les partenaires sociaux, la question des retraites, François Bayrou a écarté la demande du numéro 1 socialiste, tout en mettant sur la table une nouvelle option.

« La réunion de cette conférence sociale va permettre de déboucher sur un accord, nous le croyons », a commencé François Bayrou, « j’atteste que (les partenaires sociaux) sont déterminés à avancer ».

Il présente trois possibilités : « Qu’un accord se dégage, naturellement, il fera l’objet d’un texte au Parlement. S’il n’y a aucun accord, c’est la réforme précédente qui continuera à s’imposer », maintient François Bayrou, avant de présenter la troisième piste, et c’est la nouveauté du jour : « Qu’il se produise une situation où des marges de progressions, de mouvements, puissent être identifiées, sans qu’il y ait d’accord général. Si c’est le cas, nous reprendrons ces adaptations et nous les soumettrons à cette assemblée ». Et d’insister : « Je prends l’engagement devant vous, que si nous identifions des changements possibles et positifs, si c’est le cas, […] nous les présenterons au Parlement dans un projet de loi ».

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