Après la censure du gouvernement Barnier votée le 4 décembre, la nomination du nouveau Premier ministre était très attendue. Emmanuel Macron a finalement choisi son allié de la première heure, le patron du Modem et maire de Pau, François Bayrou. Retrouvez ici tous nos articles.
Alors que le gouvernement de François Bayrou doit être annoncé à 18h30, les principales interrogations concernent la durée de vie de cette future équipe. En effet, le Premier ministre s’appuie sur le même socle politique que son prédécesseur et souhaite reprendre les travaux de Michel Barnier sur le budget. Pour le même résultat ? Entretien avec Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas.
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.
Alors que le nouveau Premier ministre cherche à former un nouveau gouvernement, il recevait les chefs de partis et de groupes parlementaires à Matignon ce 19 décembre. Il a formulé une « offre publique de participation » au gouvernement aux forces politiques présentes et proposé une réouverture des discussions sur la réforme des retraites.
Invité de la matinale de Public Sénat, Nicolas Mayer-Rossignol revient sur la formation du gouvernement et la possibilité de nouer des compromis avec François Bayrou. Le maire de Rouen se dit prêt à faire des concessions sur la réforme des retraites, mais aurait du mal à accepter la nomination de Bruno Retailleau à l’intérieur.
Patrick Kanner demande à François Bayrou l’organisation au Sénat d’un débat « sur la situation exceptionnelle » à Mayotte, après le passage du cyclone Chido. Pour le président du groupe socialiste, ce débat doit conduire à des évolutions législatives, pour aider à la reconstruction de l’archipel dans l’urgence.
Le nouveau Premier ministre poursuit ses consultations ce mercredi 18 décembre en vue de la formation de son gouvernement. François Bayrou rencontre à nouveau Emmanuel Macron cet après-midi. Il souhaite fournir une liste cette semaine, composée de « personnalités » de droite, de gauche et du centre.
Invitée de la matinale de Public Sénat, la patronne des écologistes est revenue sur les consultations menées par le Premier ministre. Marine Tondelier regrette l’absence de propositions écologistes de la part de François Bayrou et estime que le Premier ministre « pave le chemin de sa propre censure ».
Dans le cadre des consultations, le Premier ministre s’est entretenu, dans la matinée du 17 décembre, avec les représentants d’Horizons et du Modem. Tandis que François Bayrou tente de « trouver un équilibre », les partis du bloc présidentiel l’ont assuré de leur soutien afin de garantir la stabilité du pays.
A l’issue de leur entretien avec le Premier ministre, les écologistes déplorent l’absence de ligne politique de François Bayrou et prédisent une censure rapide. Ces derniers craignent notamment que le sort du nouveau chef du gouvernement dépende du Rassemblement national.
Le Premier ministre François Bayrou prononcera sa déclaration de politique générale devant le Parlement le 14 janvier, a appris l'AFP mardi auprès de son entourage. En attendant, le Premier ministres continue ses consultations des groupes politiques.
Invité de la matinale de Public Sénat, Hervé Marseille, président de l’UDI et de l’Union centriste est revenu sur le déplacement du Premier ministre à Pau, pour présider le conseil municipal. Le centriste défend la position du Premier ministre de rester maire de Pau et se positionne en faveur du cumul des mandats.