Au matin de la troisième journée de mobilisation sociale contre les pistes budgétaires du gouvernement, la secrétaire générale de la CGT met en garde Sébastien Lecornu. Elle dénonce une copie du budget déjà transmise au Conseil d’Etat et au Conseil des Finances Publiques, et non aux organisations syndicales avec qui le Premier ministre « dit vouloir discuter ».
La nouvelle sénatrice du Pas-de-Calais, membre de Renaissance, appelle à « réfléchir » sur la question de l’âge légal de départ en retraite, point névralgique de la contestation sociale en 2023, toujours mis en avant aujourd’hui par les syndicats et la gauche.
Le Premier ministre a détaillé ses propositions aux syndicats et aux organisations patronales pour le contenu de l’agenda social des prochains mois. Il se dit « à l’écoute » des propositions en faveur du pouvoir d’achat qui pourraient faire rapidement consensus entre eux. Il s’engage aussi à reprendre dans le budget de la Sécurité sociale les propositions du conclave pour améliorer la retraite des femmes.
Le Premier ministre a assuré les leaders syndicaux que l'"amélioration de la retraite des femmes" serait inscrite au budget de la Sécu débattu cet automne, dans un courrier adressé mardi soir et dont l'AFP a obtenu copie.
Fustigeant les silences et « la langue de bois » du Premier ministre, qui n’a toujours pas présenté de pistes budgétaires deux semaines après sa nomination, l’intersyndicale a décidé de maintenir la pression sur l’exécutif avec une nouvelle journée de mobilisation, le 2 octobre. De son côté, le patronat s’inquiète de voir le débat se concentrer sur les questions fiscales.
Le patron du Medef, Patrick Martin, a officialisé ce mercredi 24 septembre la tenue d’un « énorme meeting » du patronat le 13 octobre prochain. L’annonce intervient à l’issue d’un entretien à Matignon avec le Premier ministre Sébastien Lecornu, aux côtés des représentants de la CPME et de l’U2P.
Les huit organisations syndicales reçues par le Premier ministre ce 24 septembre ressortent « en colère » de leur entretien, et estiment de pas avoir eu de réponses concrètes à leurs demandes. Elles annoncent une nouvelle mobilisation sociale le 2 octobre.
Au micro de Public Sénat ce vendredi 19 septembre, l’ancien secrétaire général de Force ouvrière a salué l’ampleur de la mobilisation intersyndicale du 18 septembre contre les économies budgétaires. Jean-Claude Mailly estime que l’exécutif subit désormais les conséquences de plusieurs années de déconsidération des partenaires sociaux.
Si le Premier ministre s’est engagé à recevoir les syndicats « dans les prochains jours », ceux-ci lui donnent jusqu’au 24 septembre pour répondre à une liste de revendications présentées ce vendredi matin, parmi lesquelles la taxation des très hauts patrimoines et l’abandon du recul de l’âge l’égal de départ à la retraite à 64 ans. Faute de quoi, ils décideront d’une nouvelle journée de mobilisation.
Plusieurs centaines de milliers de personnes – plus d’un million de personnes selon la CGT – ont défilé ce jeudi 18 septembre partout en France contre les mesures budgétaires présentées par le précédent gouvernement de François Bayrou. Une mobilisation massive à l’appel de l’intersyndicale, de nouveau réunie deux ans et demi après la contestation de la réforme des retraites, mais qui s’était soldée par un échec des revendications. Parmi les salariés, « il y a une demande d’unité syndicale », souligne Dominique Andolfatto, universitaire spécialiste du syndicalisme.
« Budget Bayrou : ça suffit ! » Après l’annonce d’une cure d’austérité couplée d’une « année blanche » pour le budget 2026, les huit principaux syndicats de salariés de France s’unissent dans une pétition pour exiger « l’abandon des mesures ». Une première depuis le mouvement des retraites en 2023.
Lundi 23 juin, les négociations entre syndicats et patronat ont abouti à un échec du conclave sur les retraites. François Bayrou qui appelle malgré tout, les partenaires sociaux à trouver « une voie de passage » sur le dossier, se retrouve fragilisé politiquement. « Si le statu quo devient la conclusion de cet échec » du conclave, « nous avons toujours dit que dans ce cas, nous prendrions nos responsabilités », lance ce mardi 24 juin Patrick Kanner, invité de la matinale de Public Sénat.