La sénatrice socialiste de Paris, membre de la commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration, a fustigé le contenu du texte définitivement adopté par le Parlement. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé en retour « la politique politicienne » de la NUPES.
Gérald Darmanin (34)
Loi immigration : retour en cinq actes sur le parcours chaotique de ce texte polémique
Après un examen houleux, et partiellement escamoté, les deux chambres du Parlement ont adopté mardi soir, à quelques heures d’intervalle, le projet de loi immigration. Le texte, qui a subi les assauts répétés de la droite au fil des mois, a fini par s’éloigner de la copie initialement présentée par le gouvernement, au point de mener la majorité présidentielle au bord de l’implosion.
Le ministre de l’Intérieur a salué ce mardi 19 décembre l’accord élaboré par les parlementaires sur le projet de loi immigration, un texte qui va permettre de « protéger les Français » selon lui, même si la copie gouvernementale a été largement remaniée. Il a réfuté les accusations d’extrême droitisation, alors que le Rassemblement national annonce soutenir l’accord.
Quel avenir pour Gérald Darmanin après son « échec » sur la loi immigration ?
Suite au vote de la motion de rejet de son projet de loi immigration, Gérald Darmanin a été confirmé à son poste par Emmanuel Macron. Le ministre de l’Intérieur qui se voyait devenir Premier ministre subit un revers sans pour autant mettre définitivement fin à ses ambitions.
Loi immigration : « Gérald Darmanin a joué la confusion, il a perdu », juge Patrick Kanner
Invité de « Bonjour chez vous » mardi 12 décembre sur Public Sénat, le patron des socialistes du Sénat estime que le vote de la motion de rejet de la loi immigration à l’Assemblée nationale signe la décrédibilisation du « en même temps » porté par le président de la République. Il souhaite un retrait et une réécriture du texte.
Coup de tonnerre pour le gouvernement. Ce 11 décembre, l’examen du projet de loi immigration à l’Assemblée nationale a pris fin quelques heures après l’ouverture des débats, avec le vote d’une motion de rejet. Dans l’impasse, le gouvernement et son ministre de l’Intérieur accusent un échec cinglant. Plusieurs options sont envisagées pour l’avenir du texte.
Le rejet surprise du projet de loi immigration est très commenté au Sénat. Bruno Retailleau estime que la majorité présidentielle « n’a que ce qu’elle mérite ». Le socialiste Patrick Kanner ne voit pas d’autre solution que le retrait du texte.
Le ministre de l’Intérieur souhaite la dissolution de trois groupuscules d'ultradroite en réponse aux rassemblements violents qui ont émaillé le week-end, après la mort du jeune Thomas à Crépol. Auprès de Public Sénat, le sénateur écologiste Thomas Dossus estime que l’exécutif n’a que trop tardé à s’attaquer à ce phénomène, tapant plus volontiers sur les mouvances d’ultragauche.
Immigration : Gérald Darmanin, « un ministre habile » qui a su composer avec les sénateurs LR
Si le texte ressort largement modifié du Sénat, c’est en partie avec la bénédiction du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, que la majorité sénatoriale de droite et du centre a très sérieusement durci le projet de loi immigration. Le ministre a multiplié les concessions aux sénateurs LR pour obtenir, in fine, un texte qui ressort du Sénat. Il n’a cependant pas dit « oui » à tout et les LR ont aussi fait des concessions…
Au Sénat, le projet de loi immigration prétexte d’un débat nourri sur le principe de laïcité
Ce jeudi, lors de l’examen du projet de loi immigration, le gouvernement et la majorité sénatoriale ont introduit un nouveau motif de refus des titres de séjour : le non-respect des « valeurs de la République ». Mais que mettre précisément derrière cette formule ? Rapidement, les débats se sont déportés sur la définition même de la laïcité.
Le Conseil d’Etat annule la dissolution des Soulèvements de la Terre, un revers pour Gérald Darmanin
Ce 9 novembre, le Conseil d’Etat a annulé le décret du ministère de l’intérieur du 21 juin 2023 prévoyant la dissolution de l’association « les Soulèvements de la Terre », malgré l’avis contraire du Rapporteur public. Un revers pour Gérald Darmanin qui en avait fait une des principales réponses après les manifestations de Sainte-Soline en mars dernier. Le Conseil d’Etat avait déjà suspendu le décret le 11 août.
D’un côté, le ministre de l’Intérieur qui fait de son texte sur l’immigration une réponse au risque terroriste et qui attaque Karim Benzema. De l’autre, un ministre de l’Education nationale qui veut « sortir de nos établissements » les élèves signalés pour radicalisation. Quel sens donner au durcissement du discours de ces deux ministres de poids ? Eléments de réponses avec deux communicants et un politologue.