Le Parti socialiste veut croire à la nomination d’un Premier ministre de gauche. Le parti à la rose doit encore s’entretenir avec ses autres partenaires de gauche, à l’exclusion de La France insoumise qui appuie pour le déclenchement d’une présidentielle anticipée. « Nous avons une différence de stratégie évidente », explique-t-on au PS.
Il ne s’est écoulé qu’une dizaine d’heures entre l’annonce du gouvernement de Sébastien Lecornu et la démission de ce dernier. Les ministres démissionnaires, nommés le temps d’une nuit, auront-ils droit à des avantages ?
Le sénateur Les Indépendants de l’Aisne Pierre-Jean Verzelen a réagi au micro de Public Sénat à la démission de Sébastien Lecornu. Il juge sévèrement le Président de la République, qu’il enjoint de « laisser le pouvoir ». Il souhaite la nomination d’un Premier ministre disposant de larges marges de manœuvre et ne craint pas une dissolution, voire une démission d’Emmanuel Macron.
Après avoir retiré hier soir son soutien au gouvernement de Sébastien Lecornu, après que les LR ont exprimé des doutes, le président de l’UDI et président du groupe centriste au Sénat Hervé Marseille explique sa décision au micro de Public Sénat. Refusant une nouvelle dissolution suite à la démission de Sébastien Lecornu, il appelle à la nomination d’un nouveau Premier ministre et à un accord avec les socialistes.
Coup de théâtre. A peine un mois après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu a présenté sa démission au président de la République qui l’a accepté. L’annonce de la composition de son gouvernement dimanche soir avait fracturé le socle commun. Les Républicains et les centristes avaient remis en cause leur participation à l’exécutif. Le Premier ministre s'exprimera à 10h45 ce lundi matin.
La composition du gouvernement de Sébastien Lecornu s’est attiré les foudres des oppositions, de l’extrême gauche à l’extrême droite, en raison, notamment, du maintien de nombreux ministres aux mêmes portefeuilles. Par ailleurs, le retour de Bruno Le Maire, nommé aux Armées après avoir passé sept ans à Bercy, semble cristalliser la colère de l’ensemble de la classe politique au-delà du bloc central.
L’équipe gouvernementale autour de Sébastien Lecornu a été dévoilée ce dimanche soir. Dix-huit nominations, la plupart des ministres démissionnaires ont été reconduits. Au premier rang desquels le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, Gérald Darmanin, garde des Sceaux ou encore Rachida Dati à la Culture. Roland Lescure est nommé au ministère de l’Economie.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a souhaité donner une preuve de la « rupture » qu’il entend incarner vis-à-vis de son prédécesseur en annonçant qu’il n’aura pas recours à l’article 49.3 de la Constitution. D’autres outils constitutionnels peuvent lui permettre de garder la main sur le budget. Mais tiendra-t-il jusque-là ?