Après l’annonce du gouvernement samedi 21 septembre, la « feuille de route » de l’exécutif reste incertaine. Invité de la matinale de Public Sénat, Frédéric Valletoux, député Horizons, détaille les priorités de son groupe mais aussi les potentiels obstacles à un soutien au gouvernement de Michel Barnier.
Gouvernement Barnier (111)
Ancien ministre, sénateur, député, négociateur du Brexit, le nouveau premier ministre Michel Barnier a succédé à Gabriel Attal en pleine crise politique. Il a composé son gouvernement le 21 septembre 2024. Une équipe composée de nombreux ministres issus de la droite et des macronistes. Un gouvernement avec de nombreux parlementaires, dont neuf sénateurs. Michel Barnier aura pour lourde tâche de trouver des majorités dans une Assemblée nationale scindée en trois blocs. Après le discours de politique générale, la première épreuve du feu sera la présentation du budget, alors que les finances publiques sont marquées par un déficit record. Retrouvez ici tous nos articles.
Ministère de la Coordination gouvernementale : à situation inédite, portefeuille inédit
C’est la sénatrice LR de Paris, Marie-Claire Carrère-Gée, qui a été choisie pour occuper ce nouveau portefeuille. Alors que cette fonction est d’ordinaire dévolue aux collaborateurs du Premier ministre, la création d’un poste dédié trahit la nature composite du gouvernement.
Laurence Garnier était pressentie pour le poste, c’est finalement une autre sénatrice qui en hérite. Agnès Canayer est nommée ministre déléguée en charge de la Famille et de la Petite enfance, un portefeuille ministériel dont la dénomination inquiète certaines associations de protection de l’enfance.
Dans les couloirs du Sénat, les anciens collègues de Valérie Létard ne manquent pas de superlatifs pour qualifier l’ampleur de la tâche qui attend la nouvelle ministre du Logement, alors que le secteur traverse une crise sans précédent. Par ailleurs, la fibre sociale de cette proche de Jean-Louis Borloo pourrait bien se heurter à une équation budgétaire particulièrement complexe cette année.
La sénatrice, seule figure du Parti radical à intégrer le gouvernement de Michel Barnier, devient ministre déléguée en charge des relations avec le Parlement. Un portefeuille extrêmement délicat, alors que plusieurs groupes menacent déjà l’exécutif de censure.
PORTRAIT - La sénatrice d’Ille-et-Vilaine, qui préside la délégation aux collectivités territoriales de la Haute assemblée, fait partie des personnalités les plus respectées du Palais du Luxembourg. Elle a notamment travaillé sur les questions de subsidiarité et les violences faites aux élus.
Elle était pressentie pour le portefeuille de la Famille, Laurence Garnier est finalement nommée secrétaire d’Etat chargée de la Consommation. Un poste qui semble rassurer la famille centriste. « À ce poste, ses prises de position ont peu de chances d’influencer la conduite de ses missions », estime Hervé Marseille.
Gouvernement Barnier : un virage à droite et une place importante réservée aux parlementaires
Quatre ministres sur dix sont issus de la droite dans le gouvernement de Michel Barnier, annoncé ce 21 septembre. Les sénateurs font aussi une entrée historique dans un gouvernement, ils sont neuf à nommés.
Gouvernement Barnier : « C’est un gouvernement de perdants », selon la gauche du Sénat
Quelques minutes après l’annonce du gouvernement, les présidents des groupes de gauche de la chambre haute ont dénoncé son manque de légitimité. Michel Barnier a mis, comme attendu, le cap à droite en faisant appel aux principales figures des Républicains du Sénat. Un parti majoritaire à la chambre haute mais qui a subi des revers électoraux cette année.
La composition du gouvernement Barnier annoncée
Le secrétaire général de l’Elysée a annoncé en début de soirée la composition du gouvernement de Michel Barnier.
Issu de l’aile gauche de l’ancienne majorité présidentielle, et très visible dans les médias, le sénateur des Hauts-de-Seine devrait entrer au gouvernement. Il serait chargé des dossiers qui concernent la Famille et de l’Enfance, deux thématiques sur lesquels il est très actif.
Tensions au Modem, où la participation au gouvernement Barnier est remise en cause
La grande majorité des députés Modem refuse que leur parti participe au gouvernement. En cause, la présence de figure conservatrice, comme Bruno Retailleau, mais aussi des questions plus globales de fond, avec un gouvernement qui penche trop à droite.